Tuxedo

Les plus jeunes consommateurs de pop musique ne le savent peut être pas mais les derniers hits des Daft Punk et de Mark Ronson ne sont que des hommages à un genre qui a été balayé sous le tapis depuis des décennies. Alors que le disco et le funk poursuivent leur fulgurant comeback avec un Uptown Funk dominant les charts mondiaux, le lumineux groupe de funk Tuxedo, formé de l’artiste néo soul Mayer Hawthorn et du producteur de hip hop Jake One ont choisi le moment idéal pour présenter le fruit de leur collaboration.

Si ces genres musicaux sont en plein «revival»,  il ne faut pas accuser Tuxedo de surfer sur la vague. La naissance du projet remonte à 2007, une gestation de huit ans jusqu’à cet album. Le groupe a fait son apparition avec un mystérieux 3-tracks EP éponyme qui ne s’est fait connaître qu’au travers de tweets de musiciens emballés. Ces chansons, incluaient le potentiel « tube de l’été » Do it, et furent le prélude au G-Funk et Boogie Bonanza de leur album.

Depuis sa révélation en 2009, Mayer Hawthorne nous a montré qu’il a absorbé et qu’il absorbe encore, autant d’influences musicales que possible. Durant ses lives, il est tout à fait capable de jouer de l’Aerosmith que du Nancy Wilson. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver sur un tel projet. C’est Jake One qui opère la plus grosse transition. Surtout connu pour ses beats taillés pour les bagnoles de tunning, à 95 beats/min ou moins, cet album est calibré en 105 bpms ou plus. Il a donc complètement réinventé son son pour cet album. Le point culminent de cette réinvention se fait particulièrement entendre lorsqu’il brille en solo sur Tuxedo Groove.

Dès les premières secondes de l’album, sorti sur le label Stones Throw Records, la mission du groupe est parfaitement claire: faire danser tout le monde au rythme de gifles de basses, de claps incisifs, de licks de guitare à la sauce Chic et de synthés Chromeoesques. Tuxedo œuvre à la réhabilitation du funk, largement étouffé par la soul et le R&B ces dernières années et leurs chansons reflètent parfaitement le nom du groupe, chaque track est élégant et sexy.

Les morceaux Tuxedo Groove et I got you en particulier sont une bouffée de cette atmosphère. Certes, certains trouveront que l’album est un poil trop homogène mais selon moi, Tuxedo propose des morceaux suffisamment diversifiés que pour sortir un ensemble agréable à écouter. Evidemment, les paroles ne vous laisseront pas dans un état d’extase absolue et le son n’est pas révolutionnaire, mais Tuxedo est fichtrement fun et c’est très efficace.

L’illusion est d’ailleurs parfaite, Mayer Hawthorne s’amuse même à incarner la tonalité des chanteurs de l’époque. So Good ou Lost Lover auraient très bien pu sortir en 1981 et le R&B de Two Wrongs aurait pu être un titre de Lionel Richie ou Hall & Oates.

 

C’est un album pour faire bouger vos pieds et votre booty sous la boule à facettes avec un groupe de potes. Même les morceaux plus lents avec des jams vigoureux comme Two wrongs ou Get u home sont dignes des dancefloors, avec des percussions aiguisées et une rythmique déjantée chapeautés par la voix chaude et sexy de Hawthorne. Un sympathique album gominé et amusant.

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