Tourcoing Jazz Festival: Une nouvelle grande édition

Du 14 au 21 octobre avait lieu la 31ème édition du Tourcoing Jazz Festival.
Après avoir découvert l’année dernière cet événement et les différents endroits où se produisent les artistes, nous étions bien décidés à y retourner. Devant bien faire un choix parmi cette nouvelle très belle et conséquente programmation, nous avons opté pour nous y rendre le vendredi 20 à l’occasion d’un double concert au Théâtre municipale Raymond Devos.
La soirée débutait donc avec le quintet du batteur Tony Allen et son projet A tribute to Art Blakey and The Jazz Messengers.

 

Connu comme l’inventeur de l’afrobeat et pour sa longue collaboration avec Fela Kuti, le batteur nigérian délaissait quelque peu son style pour rendre hommage à son mentor et reprit des titres d’albums ou des standards joués par Blakey et ses Messengers.

Tout au long de ces reprises dont notamment Invitation, Moanin ou Night in Tunisia, Tony Allen et son contrebassiste Mathias Allamane formèrent une rythmique groovante au service des deux impressionnants saxophonistes (Ivring Acao au ténor, Remi Sciuto à l’alto et au baryton) et du pianiste Jean -Philippe Dary dont les subtiles solos furent particulièrement appréciés.

 

Si ce premier concert était de bonne facture, le public n’était pas au bout de ses surprises avec le second; celui de Archie Shepp.
Tête d’affiche du jour et dans toute sa splendeur, le saxophoniste offrit de bout en bout une véritable performance.

 

Le fringant octogénaire à l’oeil vif a donné le ton d’emblée en imposant ce son puissant qu’on lui connaît tout en faisant déferler les notes de manière déconcertante.
Heureusement loin de son free jazz, il alternera le ténor et le soprano pour jouer aussi bien de nombreuses compositions personnelles mais aussi quelques reprises.

 

Du haut de son tabouret pour interpréter du bebop, du blues ou des ballades, il déposera ses armes par trois fois pour terminer des thèmes en chantant magnifiquement tel un crooner.

Jouant en quartet, Archie Shepp présenta maintes fois ses trois merveilleux musiciens aux dextérités diverses dont il était constamment admiratif. Il était ainsi accompagné de son batteur fétiche Steve McCraven, de son fidèle contrebassiste Darryl Hall et de son  nouveau et talentueux pianiste Pierre-François Blanchard.
Ensemble, ils donnèrent une leçon de swing et de verve.
Parlant très bien français, sympathique et communicatif avec le public, le saxophoniste reçut une standing ovation et termina son éblouissante prestation par deux rappels.

 

Ce concert concluait une très belle soirée  comme le Tourcoing Jazz Festival en propose tout au long de la semaine avec, rappelons-le, cette programmation de grande qualité.
Merci aussi pour la convivialité et comme il s’agissait de notre seconde participation, le dicton de circonstance s’impose.

A l’année prochaine!

 

Photos de Bernard RIE 

A propos Pierre Gérard 65 Articles
Chroniqueur pour la partie du Suricate Magazine consacrée au Jazz