The Strangers : Prey at Night, dix ans après « ils » reviennent

The Strangers : Prey at Night

de Johannes Roberts

Epouvante-horreur

Avec Bailee Madison, Christina Hendricks, Martin Henderson

Sorti le 7 mars 2018

The Strangers premier du nom, écrit et réalisé par Bryan Bertino, est sorti en 2008 aux États-Unis. Possiblement influencé par le film d’horreur français Ils,  il investissait le genre du home invasion avec savoir-faire, aidé par la prestation de Liv Tyler, par une tension de chaque instant et par un jusqu’au-boutisme rafraichissant.

Dix ans plus tard et après un développement chaotique, The Strangers : Prey at Night voit enfin le jour. Pouvant être visionné de manière totalement indépendante, il suit cependant la logique qui veut qu’une suite soit plus impressionnante que son prédécesseur. Toutefois, il parvient également à rester dans une lignée approchante. On retrouve en effet l’approche quasi naturaliste du premier opus et ce, même si le huis-clos est ici déplacé en grande partie à ciel ouvert. Cela offre un terrain de chasse des plus vaste qui fait basculer le film dans le survival. En matière, autant dire que The Strangers 2 va droit à l’essentiel.

L’intrigue est épurée au maximum et le long-métrage se focalise sur plusieurs personnages en territoire inconnu poursuivis par de mystérieux tueurs masqués. Qui va survivre ? Comment ? Les enjeux sont on ne peut plus classiques et simples, et ceux qui souhaiteraient un autre niveau de lecture, voire un quelconque sous-texte politique en seront pour leurs frais. Il n’empêche, cette manière d’aborder le genre de façon directe et frontale constitue au final l’une des plus grandes qualités du film, en lui conférant une efficacité redoutable. Elle se retrouve également au sein de la mise en scène, que l’on doit pourtant à l’inégal Johannes Roberts, réalisateur du récent 47 meters down, mais également des peu mémorables F et Storage 24.

Ici, le metteur en scène parvient à éviter la facilité et les habituelles grosses ficelles du genre inhérentes aux films d’horreur actuels (pas de jumpscares à outrance). Il préfère au contraire s’attarder sur un jeu entre ralentissements et accélérations, n’hésitant pas à faire durer ses plans. Si certains passages sortent peut-être amoindris du procédé, voire tombent carrément à plat, le film dans son ensemble bénéficie malgré tout des effets positifs du choix d’une telle technique. Le suspense obtenu l’est ainsi de manière durable, et la peur qui naît chez les différents personnages principaux, et donc chez le spectateur, n’en devient que plus palpable.

Bien qu’en deçà du premier épisode, The Strangers : Prey at Night n’en remplit donc pas moins son contrat de film d’horreur stressant et percutant, au charme légèrement rétro (l’ambiance sonore lui confère notamment un petit côté 80’s des plus agréables).

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste