The Greatest Showman, pas si « great » que ça

The Greatest Showman

de Michael Gracey

Comédie musicale, Drame

Avec Hugh Jackman, Michelle Williams, Zac Efron

Sorti le 3 janvier 2018

The Greatest Showman est un biopic réalisé par Michael Gracey. Il raconte l’histoire de Phineas Taylor Barnum alias PT Barnum, un entrepreneur américain parti de rien qui fit succès grâce aux « freak shows », des cabinets de curiosité de difformités physiques. On pouvait y rencontrer la femme à barbe, le nain « Napoléon » ou encore l’homme tatoué, pour ne citer qu’eux. De ce concept, il créa un cirque éponyme, le « Cirque Barnum ».

Les promesses pour le nouveau blockbuster de la Century Fox étaient nombreuses. Outre le casting prestigieux et les deux nominations pour les Golden Globes 2018, les ingrédients du succès étaient a priori au rendez-vous : l’univers du cirque, de la danse, du chant, des effets spéciaux à couper le souffle et une ambiance mixant Moulin Rouge et La La Land. On ne pouvait qu’être conquis et attendre frénétiquement que les lumières de la salle de cinéma se tamisent, que l’écran s’allume et qu’enfin le spectacle commence…

Et pourtant, le show n’a jamais vraiment commencé. Le premier élément à déplorer est la faiblesse du scenario. Des situations souvent à la limite du bon sens et un déroulement narratif trop prévisible. Bien qu’un effort manifeste ait été déployé afin de transmettre de l’émotion aux spectateurs, nous avons ressenti beaucoup de difficultés à avoir de la compassion pour les personnages. Et pour cause, chacun d’entre eux devenaient petit à petit une forme caricaturale d’eux-mêmes. La bonne épouse est restée une bonne épouse. L’homme avide de succès matériel a pris conscience que le véritable succès se trouve dans le cercle familial. L’aristocrate flambeur a abandonné son rang et sa fortune au profit de l’amour et de l’amitié. Les gentils ont gagné et les méchants ont perdu.

The Greatest Showman est tombé dans le piège de la bienveillance à outrance. Notre grande frustration fut que nous n’avons reconnu aucun sentiment humain vraisemblable. La force d’un récit réside pourtant dans son ambivalence, dans l’existence d’un paradoxe ou dans la profondeur d’un conflit intérieur. Et tous ses éléments nous ont manqué. Nous avons finalement vu un très joli conte qui ne peut, hélas, rester qu’un conte.

Le seul élément positif à relever est que l’esthétisme est absolument époustouflant. Les décors et la musique feront à eux seuls le probable succès du film. Finalement, peu importe la beauté de la coquille, seule la noix est apte à apporter de la saveur aux fruits. La noix est à la coquille, ce que le scénario est au film, un gage de saveur. Et sans la noix, la coquille vide perd tout son sens.