Terre Battue de Stéphane Demoustier

terre battue affiche

Terre Battue

de Stéphane Demoustier

Comédie dramatique

Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne, Vimala Pons, Jean-Yves Berteloot

Sorti le 21 janvier 2015

Après s’être fait licencié, Jérome tente de s’en sortir en montant un nouveau projet de supermarché afin de devenir indépendant et de ne plus jamais avoir à travailler pour les autres. Son fils Ugo, quant à lui, a un talent inné en tennis qui est repéré. Il a toutes les chances de devenir champion, s’il travaille dur. Père et fils avancent et trébuchent, car le chemin pour arriver à leurs fins semble être plein d’embûches.

L’expérience personnelle de Stéphane Demoustier a été son point de départ. Lui-même joueur de tennis dans son enfance, il a gouté à la perspective de pouvoir devenir un grand joueur. En 2013, il aura également réalisé un documentaire sur le même thème, Les petits joueurs, qui raconte l’histoire de trois garçons de 11 ans participant à un championnat de tennis en France qui pourrait bien influencer leur avenir. Avec Terre Battue, son premier long-métrage, il reprend cette thématique qu’il envisage sous l’angle de la question de la réussite sociale qui peut influencer les uns et les autres dans la quête de succès. L’aspect de la réussite est ce qui oriente tout le scénario avec un vis-à-vis constant entre le père, Jérome (Olivier Gourmet), et son fils, Ugo (Charles Mérienne), et ce dès les premières scènes du film. Le père se retrouve au chômage tandis que le fils est repéré pour son potentiel de tennisman. Jérome tente de s’en sortir comme il le peut, mais lorsque sa femme (Valeria Bruni Tedeschi) le quitte, tout commence à s’effriter petit à petit. L’optimisme de Jérôme s’obscurcit, et les portes qu’il était en train d’ouvrir se ferment brutalement.

L’enfant assiste à la lente descente de son père sans pouvoir rien faire sinon que de réussir pour qu’ils s’en sortent. La réussite devient vitale et salvatrice. Mais nous voyons le danger pointer le bout de son nez. Ça ne peut pas être si beau ni facile. Car tout le film nous invite à sentir la dure réalité qui n’épargne personne.

L’ancrage réaliste du film souligne la nature humaine d’un père et d’un fils qui ne pensent plus qu’à réussir face à une réalité prise dans toute sa violence subtile, où il faut se battre ou être battu. Le réalisme nous rappelle les films des Dardenne. Rien d’étonnant à ce qu’ils aient coproduit le film (Les Films du Fleuve) aux côtés d’Année Zéro, la boîte de production de Stéphane Demoustier.

Un film qui trouve la justesse dans le quotidien de gens au travers desquels beaucoup d’entre nous pourront se reconnaître. Tout cela grâce à un scénario bien travaillé, presque trop bien, car il y a une certaine prévisibilité dans l’action des personnages.

Stéphane Demoustier nous offre une histoire équilibrée où les rouages dramatiques arrivent au bon moment pour garder le spectateur dans le récit.

A propos Aurore Wouters 15 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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