« Tartine et Boterham », le guide de référence des boulangeries-pâtisseries artisanales à Bruxelles

Boulangerie-Pâtisserie Van Dender

Où trouver du bon pain ? Cette interrogation qui peut sembler tout à fait anodine est en réalité une vraie question tant la tâche peut parfois s’avérer ardue. De l’épicier du coin de la rue au supermarché, il est aujourd’hui possible d’acheter son pain et ses viennoiseries un peu partout. Mais que peut-on dire de la qualité gustative des produits ou encore de leur fraicheur ?

Sur près de 1000 boulangeries en région de Bruxelles-Capitale, seulement une soixantaine sont étiquetées comme étant artisanales. L’idée de Tartine et Boterham a germé dans l’esprit de Géry Brusselmans – journaliste indépendant – et son équipe qui souhaitaient remettre l’artisanat à l’honneur. La Belgique, contrairement à la France, n’est pas connue pour sa tradition boulangère et pourtant des artisans il y en a. Seulement, aucun label n’existe. Il peut être dès lors difficile pour le consommateur de faire la différence entre une vraie boulangerie et un simple dépôt de pain. De ce constat, est venue l’envie de proposer un site et un livre qui rassembleraient les boulangers-pâtissiers artisanaux œuvrant au sein des dix-neuf communes bruxelloises. Le livre est compact et se glisse aisément dans un sac. Chaque adresse est assortie d’un commentaire, d’un portrait de/des artisan(s) ainsi que de photos. La version web quant à elle, contient une carte interactive qui vous permettra de dégoter la boulangerie la plus proche de chez vous.

Pour être reconnu en tant qu’artisan, le boulanger-pâtissier doit avoir son atelier de production à côté de son point de vente ou du moins à proximité. Il doit également avoir 8o% de ses produits faits sur place avec des matières premières de qualité. Dans ces hauts lieux de l’artisanat, pas de mix tout préparé ou d’œufs en poudre, on n’utilise que des produits bruts et frais. Souvent, une simple vitre sépare le lieu de production de la boutique physique toujours dans un souci de proximité et d’authenticité. Le consommateur peut presque voir sa baguette dorer au four avant qu’elle ne lui soit servie encore chaude, ce qui est déjà une expérience en soi.

Nous aussi, nous avons poussé la porte d’une de ses boulangeries et visité l’atelier. D’emblée, on a l’impression d’être arrivé dans un bel endroit. Une vitrine alléchante et un mur de briques apparentes qui donnent un petit côté rustique. Dans le fond du magasin, l’atelier est visible et la brigade s’affaire en coulisses. Les pâtisseries et viennoiseries donnent l’eau à la bouche et on vous déconseille d’y entrer l’estomac vide sous peine de ne pouvoir résister à la tentation. Laurent nous entraine dans son atelier et nous explique comment il travaille. Levé à trois heures du matin, il commence par enfourner les pains. Gérant de la boulangerie, il se charge surtout de la supervision du personnel et de la cuisson des produits. D’ailleurs tout au long de notre visite, il enfourne des baguettes et jette des regards au four afin de vérifier la cuisson des biscuits. La cuisson des baguettes est continue ce qui garantit qu’elles soient fraiches tout au long de la journée. Toutes les pâtes sont au levain, ce conservateur naturel monte lentement durant la journée et apporte une dose supplémentaire de goût aux pains et viennoiseries. Bien entendu, les matières premières sont fraiches. De la farine, des œufs, du lait, du beurre utilisés en quantités qui donnent le tournis. Ainsi, la boulangerie-pâtisserie utilise par semaine près de 1500 œufs, 250 litres de lait ou encore 250 kilos de beurre. De manière hebdomadaire, ce sont environ 4000 viennoiseries qui prennent la direction de palais gourmands. Dans l’atelier de pâtisserie au sous-sol, ça sent bon comme à la maison et on se rend compte du travail et du savoir-faire derrière la réalisation d’un simple croissant. Cette expérience donne presque envie de mettre la main à la pâte et si cela vous tente c’est tout à fait possible. L’ASBL Tartine et Boterham propose également de vous mettre en relation avec les artisans via des workshops et des dégustations. À raison d’un évènement par semaine environ, il est possible de prendre des cours et d’apprendre auprès de professionnels qui vous transmettront leur savoir.

Tartine et Boterham Tome 2 : sortie le 22 octobre au prix de 12€

A propos Thérèse Makumaya 6 Articles
Journaliste du Suricate Magazine