Steve Hackett : Wolflight

Depuis 3 ans, on peut dire que Steve Hackett n’a pas chômé avec son travail centré autour de son ancien groupe Genesis : (Excellent) album de reprises, deux albums live, le tout entouré d’une immense tournée mondiale, bref tout va bien dans le meilleur de monde pour le gentleman Anglais.

Aujourd’hui, Steve Hackett nous revient avec Wolflight, son premier album contenant du nouveau matériel depuis 4 ans. Qui de mieux que l’artiste lui-même pour nous présenter le contenu de l’album? Le Suricate vous réserve une surprise et rendez-vous dans quelques jours avec  un nouvel entretien exclusif avec le talentueux guitariste. En attendant, décrivons plutôt notre ressenti sur Wolflight qui, désolé de ne pas laisser planer le suspense, est une très belle réussite.

Le CD/Double LP/Album MP3 à peine lancé, l’auditeur est accueilli par les hurlements d’un loup, s’enchainant directement par un défilé d’orchestrations et de passages électriques du plus bel effet. Une bien belle manière, bien vivante, de pénétrer dans le monde de Wolflight.

 Wolflight, c’est également le titre de la plage suivante, celle qui nous a subjectivement le plus touché. Véritable voyage enchainant les passages féériques, mystérieux voir même flippants, l’artiste parvient malgré de multiples changements de tempos et d’instrument, à créer un morceau qui enchante complètement votre âme. Au sommet de cette foules de sonorités, on retrouve un Steve Hackett dominant grâce au son chaud et superbe de sa guitare électrique. Cette impression se retrouve sur une bonne partie de l’album, ou la guitare semble être la reine d’un peuple d’instruments bien accordés.

 Love Song to a Vampire est la plage la plus longue (9.18 minutes) de l’album. Commençant par un long et agréable solo acoustique, elle risque de diviser les fans de l’artiste : certains la trouveront en effet trop mielleuse ou trop théâtrale. Quant à nous, nous ne sommes à nouveau pas restés insensibles à ce morceau. Il faut dire qu’on y retrouve  ce qui est un des points forts de l’album : l’émotion. Si il faudra bien entendu plusieurs écoutes pour apprécier pleinement les nuances de chaque morceau, l’émotion procurée par ceux-ci est assez directe et prend directement l’auditeur à la gorge (ou plutôt aux oreilles). Cette caractéristique est assez éloignée du coup du rock progressif traditionnel qui se veut généralement plus lent à se dévoiler.

 The Wheel’s Turning nous propose un tout autre univers, avec un Steve Hackett se remémorant d’un parc d’attraction qu’il fréquentait étant enfant. Vous ne serez pas étonné de lire que la structure du morceau peut très facilement être comparée à une montagne russe, avec encore une fois une pluie de passages instrumentaux du plus bel effet

Autre temps fort de l’album, Corycian Fire et  ses sonorités orientales du plus bel effet, propose à l’auditeur un voyage à travers le temps vers la Grèce Antique. Morceau très envoutant et riche en couleurs, il possède également un côté épique très prenant grâce notamment aux mélanges d’instruments traditionnels et de chœurs à la fin de celui-ci

Après l’ensoleillée plage acoustique qu’est Earthshine, Steve nous embarque près de l’océan avec Loving Sea, chanson semblant issue de la fin des sixties, avec un parfum Pink Floyd parfois très prononcé. Finalement assez simple, elle n’en est pas moins fort émouvante et agréable

Plus sombre, Black Thunder et son sujet plus politique (le début de la musique blues noir et la fin de l’esclavage) permettent à Steve d’explorer encore une fois d’autres horizons, tout aussi intéressants même si assez différents du reste de l’opus

 Dust in Dreams est un morceau aux sonorités arabisantes lancinantes et très agréables à l’écoute. Il sert en quelque sorte d’introduction au dernier titre de l’album Heart Song, qui le suit sans transition. Si celui-ci n’est sans doute pas le plus réussi musicalement de l’album, il reste une très belle déclaration d’amour à Jo, la femme de Steve Hackett.

Vous l’aurez sans doute compris à la lecture de cette chronique, Steve Hackett signe ici un très bel album, placé sous les signes de la diversité instrumentale et de l’émotion. Bien sûr, tout n’est pas parfait : Les structures de certains morceaux ne semblent pas toujours parfaites. Aussi, la voix de Steve montre parfois certaines limites et on est dès lors étonné qu’il n’ait pas fait appel à certains de ses amis pour l’aider dans sa tâche (on pense très fort à Nad Sylvan) Mais que cela ne tienne, le voyage (terme que nous aurons décidément souvent utilisé pour parler de cet album) que nous propose Wolflight vaut vraiment le détour.

A propos Julien Sterckx 125 Articles
Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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