Solitaire, carte blanche à Stéphane Thidet

Exposition Solitaire, Stéphane Thidet

Du 1er avril au 10 juillet 2016

Ancienne sacristie, Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy – 75005 Paris

Créée spécialement pour le Collège de Bernardin, l’oeuvre Solitaire s’inscrit néanmoins dans la récente ligne créative de son auteur, Stéphane Thidet. Diplomé de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Rouen et Paris, l’artiste travaille les formes et les matières et construit des situations qui questionnent le rapport au monde.

Ainsi, sous les hauteurs vertigineuses du Collège des Bernadins se joue une scène étrange. Dans l’ancienne sacristie du bâtiment, où huit siècles auparavant se déroulaient les premières cérémonies liturgiques, l’oeuvre du plasticien parisien Stéphane Thidet se fond et se confronte au lieu et à son histoire. Invité par le commissaire Gaël Charbeau, l’artiste s’implante dans l’essence de l’édifice et en propose une nouvelle lecture. Par un dialogue avec l’espace et l’architecture, l’installation glisse le long des piliers et disparait sous l’ogive assombrie. La légèreté insufflée aux matériaux originellement denses et organiques, le bois et l’eau, propre au travail de l’artiste, crée une atmosphère suspendue. C’est également un dialogue avec le temps qu’il propose par les mouvements perpétuels et désynchronisés des immenses troncs de bois flottés et flottants. Le silence prenant de l’installation, résolument recherché par l’artiste, réveille un réflexe de recueillement autrement inspiré par le lieu. Imposant une lenteur minutieusement calculée, le ballet hypnotique et silencieux qui se joue dans la Sacristie appelle à la contemplation et la déférence. Le bois effleure l’eau, l’ombre portée par un astucieux éclairage caresse la surface de l’eau et des murs pour y dessiner des motifs à la fois cycliques et éphémères.

Aucune description ne suffirait à rendre compte de l’oeuvre de Stéphane Thidet car, en proposant un travail sur les dimensions du réel, l’installation nécessite d’être expérimentée, vécue et ressentie. En fonctionnant en huis-clos, la pièce Solitaire semble se soustraire au régime du tangible, mais son atmosphère s’inscrit inéluctablement dans la réalité. De l’un ou l’autre côté de la porte de l’ancienne Sacristie, cette « machine à dessiner » interroge chaque  perception du monde visible.

A propos Samia Lorrain 2 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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