Sniper 6 : Ghost Shooter, un nanar de beau(x) calibre(s)

Sniper 6 : Ghost Shooter

de Don Michael Paul

Action, Guerre

Avec Chad Michael Collins, Billy Zane, Dennis Haysbert

Sorti en DVD le 2 novembre 2016

Brandon et Richard sont deux tireurs d’élite de l’armée américaine. Alors qu’ils combattent l’Etat Islamique au Moyen-Orient, ils sont affectés à une nouvelle mission en Géorgie où ils devront, avec l’aide de leur unité, protéger un gazoduc des attaques de terroristes tchétchènes. Mais alors qu’ils accomplissent leur mission, ils vont devenir eux-mêmes la cible d’un tireur qui connaît mystérieusement leurs positions respectives.

Pour celles et ceux qui sont aujourd’hui trentenaires voire quadragénaires, le nanar d’action a fait irrémédiablement partie de leurs vies dans les années 80-90, période durant laquelle les réalisateurs usaient des plus grosses ficelles mises à leur disposition pour sortir un film sentant la poudre et la testostérone. C’est pour cette raison qu’en 1993, le réalisateur péruvien Luis Llosa ressortit Tom Beranger des marécages de Platoon et Billy Zane de ses amourettes érotiques pour pondre Sniper, tireur d’élite. Ce film, loin d’être bon, marqua néanmoins le grimoire du nanar de son empreinte en présentant des scènes d’action de bonne facture et un duo d’acteurs cohérent. Une répétition grandeur nature pour le cinéaste qui sortira dans la foulée L’Expert avec Sylvester Stallone et Sharon Stone, puis le fameux Anaconda. Deux films tout aussi décriés qui devinrent pourtant cultes.

Vingt-trois ans plus tard, Sniper a fait des petits et est devenu une marque du DTV. De la Serbie au Vietnam, en passant par le Congo, la saga Sniper a su viser juste pour arriver jusqu’à nos jours et nous gratifier d’un Sniper 6 : Ghost Shooter. Si la formule est désormais connue et que les missions de nos snipers se suivent et se ressemblent, les producteurs n’hésitent pas à mettre à jour leur base de données « méchants » en nous offrant ici l’Etat Islamique et les Tchétchènes. Quel lien nous direz-vous ? Pas grand chose, mais ces derniers se faisant descendre comme des lapins et étant tous cagoulés, peu importe leur nationalité au final, l’important étant de participer.

Toutefois, sur le fond, la trame de Sniper 6 n’est pas dénuée de sens et de suspense. Mettre les tireurs d’élite dans la peau des traqués est une idée intéressante et, même si son exploitation manque de finesse, elle apporte une légère critique de la guerre 2.0 (mais pas trop non plus).

En résumé, Sniper 6 : Ghost Shooter, c’est beaucoup de headshots, peu de dialogues et un zeste de suspense. Puis, c’est l’occasion de voir un nanar signé Don Michael Paul, le mec qui a scénarisé l’incontournable Harley Davidson and the Marlboro Man.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.