Si ça va, bravo ! de Jean-Claude Grumberg, à voir jusqu’au 11 février au TTO

De Jean-Claude Grumberg, mise en scène de Emmanuelle Mathieu, avec Marie-Paule Kumps et Pascal Racan

Jusqu’au 11 février 2017 à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or

Tout le monde se dit en permanence « Ca va » et la réponse est souvent « Ca va, et toi ? ». C’est devenu une formule de politesse plus qu’une véritable question. De cet état de fait, Jean-Claude Grumberg (grand auteur de théâtre et metteur en scène à succès, il est connu du grand public pour les scénarios de plusieurs films comme Le Dernier Métro, Amen, Le Couperet, etc.) a écrit treize saynètes autour de deux expressions courantes : le fameux « Ca va » et le « Bravo », essentiel en théâtre. S’en suit alors, différentes situations pouvant découler d’une prise au sérieux de cette banale question. Comment réagir quand la réponse est « Non, ça ne va pas » ?

C’est au tour des belges de s’emparer de ces histoires et tenter de nous faire rire dans le temple de l’hilarité : le TTO. Et pour intepréter les deux protagonistes des différentes histoires, c’est Marie-Paule Kumps et Pascal Racan, deux acteurs bien connus de la scène belge, qui s’y collent !

Comme pour les films à sketchs ou l’associations de plusieurs courts-métrages, le fait d’explorer plusieurs petites histoire a un danger : que tous les segments ne soient pas au même niveau. C’est aussi le cas ici. Si le spectateur s’amuse du concept et des premières histoires qui s’enchaînent, entendre « Ca va » peut lasser. Plus le spectacle avance, plus les saynètes sont de moindres qualités (l’imitation « nègre », style Michel Leeb par exemple) et l’ennui pointe son nez dans la dernière partie de la réprésentation. Ce n’est pourtant pas la faute des deux interprètes qui se démènent pour faire rire le public et ils atteignent parfois des sommets de fous rires.

Une dernière interrogation concerne le décor, si le muret trônant au centre peut symboliser la vie courante, l’envers parsemé d’objets hétéroclites ne sera jamais vraiment exploité et le panneau tourant à l’arrière-scène symbolisant le changement de saynète est étrangement utilisé abusivement. Est-ce la peur que l’énergie des comédiens ne suffisent pas à remplir l’espace ?

Au final, Si ça va, bravo ! est comme beaucoup de ses modèles : pas une totale réussite. La faute à la qualité inconstante de ses différentes histoires., voguants entre hilarité et ennui.

 

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine