La Russie des Tsars sous la direction d’Emmanuel Hecht

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directeur : Emmanuel Hecht (collectif)
édition : Perrin
sortie : août 2016
genre : histoire

Sous la direction d’Emmanuel Hecht, des écrivains et spécialistes de la Russie nous font parcourir l’Histoire russe, d’Ivan le Terrible à Vladimir Poutine. Dans ce voyage temporel en bottes des sept lieues, nous découvrons 18 dirigeants majeurs, du XVIème siècle à aujourd’hui.

À l’heure où les relations Est-Ouest repassent du frigo au congélo et alors que l’on ne sait plus si Poutine est un allié déguisé en ennemi ou l’inverse, La Russie des Tsars offre – tant que faire se peut – une vue d’ensemble de cet empire-pays à cheval entre l’Europe et l’Asie. En parlant de ceux/celles qui ont dirigé la Russie d’une main de fer (et le plus souvent sans gant de velours), le livre nous permet d’observer l’oscillation de ce territoire entre ses conquêtes à l’Est et à l’Ouest, entre son slavophilisme et son occidentalisme, entre un autocratisme un peu désuet et la volonté de rester un joueur incontournable sur l’échiquier mondial. Ce faisant, l’ouvrage apporte une nouvel éclairage sur l’actualité politique, celui du passé qui ne veut décidément jamais rester derrière nous.

Malgré des auteurs différents, le livre est bien construit et homogène. Si d’un règne à l’autre se glissent quelques répétitions, elles sont plus que bienvenues dans ce foisonnement biographique. Les chapitres, bien que relativement courts quand on sait qu’ils « contiennent » un règne, nous en apprennent beaucoup sur la jeunesse, la personnalité ainsi que l’action géopolitique interne et externe de chaque dirigeant. Or, cette prouesse est aussi ce qui plombe le livre: La Russie des Tsars est un tel concentré qu’il en devient parfois indigeste.

Ce volume de 400 pages écrasera le lecteur lambda, asphyxié par le poids de plusieurs siècles russes. Pour les amateurs d’Histoire, ce sera au contraire une pierre bien taillée à ajouter à l’édifice littéraire consacré à ce « rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme » (Churchill).