La Rentrée d’Arlette au TTO

De et par Zidani, mise en scène de Zidani et Patrick Chaboud

Du 29 octobre au 22 novembre 2014 à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or

On fait la connaissance d’Arlette Davidson, nouvelle préfète qui succède à Célestine Bernstein, en charge de la direction du collège Sainte-Jacqueline de Compostelle durant les 15 années précédentes et qui était partie à la fin de Va-t’en savoir, dont La Rentrée d’Arlette est la suite. Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’avoir vu la première pièce pour comprendre la seconde, elles sont basées toutes les deux sur le délicat sujet de l’enseignement. Arlette aura fort à faire entre Magda, la prof de néerlandais originaire de Turnhout ; le retour de la prof de physique Chantal Trognon, folle à lier et suicidaire ; Monique Canaris, la prof de chant complètement dézinguée qui prépare un spectacle pour la venue de la reine Mathilde et l’insurrection des profs en guerre contre les méthodes novatrices d’Arlette, adepte acharnée des théories de Françoise Dolto pour ne citer qu’elle.

On sent que Zidani maîtrise son sujet, elle a en effet été elle-même professeur de religion protestante durant une dizaine d’années, et qu’il lui tient particulièrement à cœur, puisqu’il s’agit de sa deuxième création autour de ce thème. On y soulève des questionnements importants comme la pénurie des professeurs, la violence qui prend racine dans les écoles, les multiples nouvelles directives, tel que le décret inscription, qui au mieux annulent les précédentes, au pire les compliquent encore davantage, rendant la vie des directions infernale. Mais la question fondamentale sous-jacente à toute cette problématique est sans aucun doute : « Quel est le véritable sens de l’école ? ». Il n’y a pas à dire : ça sent le vécu !

Si les thèmes abordés sont difficiles, l’humour a ceci de bien, c’est qu’il permet de dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas, les gens en rient mais reçoivent également un message qui fait réfléchir. Et au niveau de l’humour, il n’y a rien à redire, Zidani dans son « one woman show » décapant sait y faire pour produire une ambiance électrique dans une salle grâce à ses mimiques hilarantes et sa plume délirante. Le spectacle est aussi en partie construit autour de projections de petits sketches via un écran au centre de la scène dont il faut relever le très très kitch clip d’une Sainte-Jacqueline de Compostelle plutôt atypique.

La Rentrée d’Arlette est un spectacle haut en couleur désopilant. Zidani, dont le talent d’actrice est indéniable, est au sommet de son art passant d’un personnage à l’autre avec une aisance déconcertante. On a tout de même l’impression de se prendre un ouragan en pleine figure : à la fin du spectacle, les oreilles bourdonnent et le cœur bat un peu dans les tempes mais on a passé un très bon moment.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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