Refugiado de Diego Lerman

refugiado poster

Refugiado

de Diego Lerman

Drame

Avec Julieta Diaz, Sebastián Molinaro, Marta Lubos, Valentina Garcia Guerrero, Carlos Weber

Sorti le 13 mai 2015

Il y a, dans le cinéma latino-américain, une sensibilité à la proximité incomparable. Dans le film du réalisateur argentin Diego Lerman – Refugiado – cette relation particulière au vécu des personnages est poussée à son maximum et la caméra se fait la confidente privilégiée des images. Tout est saisi au vol dans un rapport particulièrement intime à la vie. Au service de ce traitement caractéristique, une envie indéniable de ne laisser aucun interstice s’immiscer dans la réalité que l’on expose. Au vu du thème, on comprend l’approche cinématographique : Laura, la mère de Mathias, un petit garçon de sept ans, quitte précipitamment le domicile conjugal à la suite d’une dispute très violente avec son mari. Traumatisée et impuissante, elle se réfugie où elle peut tout en tentant de préserver son fils.

Ce qui est particulièrement pertinent dans ce film, c’est la volonté assumée de placer le regard de l’enfant au premier plan : on comprend, à travers Mathias, comme ce qu’on croyait anodin prend de la substance. Et ce thème de la violence conjugale, au regard d’une réalité encore méconnue et parfois mal traitée, a de quoi interpeler sur les non-dits que l’on peut y apposer. La parole de l’enfant, son ressenti et ses incompréhensions constituent un terreau extrêmement fertile à la matière traitée en toile de fond.

Sur le plan de l’image, Refugiado est une réussite : entre plans urbains poétiques et séquences de proximité mère/enfant justes et touchantes, une douce poésie brutale s’implante. Malgré tout, une certaine longueur s’installe au compte-gouttes et l’histoire s’étire. On en vient à se demander si la fuite cessera un jour et s’il n’aurait pas mieux fallu élargir le thème.

Pour ce qui est de la performance d’acteur, enfin, aucune déception à l’horizon : Julieta Diaz, dans le rôle de la mère, confirme son talent tandis que le petit Sebastian Ezequiel Molinaro se révèle en parfait interprète. Le duo fonctionne bien et constitue la base inébranlable d’un film qui se veut nécessaire, au final.

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