Pop Corn aux Riches Claires

De Pietro Pizzuti, avec Anne Beaupain et Laurence d’Amelio

Du 12 au 28 mars 2015 à 20h30 au Centre Culturel des Riches Claires

Jusqu’au 28 mars aux Riches Claires, vous pouvez découvrir Pop Corn, pièce de Pietro Pizzuti abordant la télé-réalité et ses vices. On suit le débat entre deux femmes qui ont eu une relation amoureuse mais que la vie a opposé. L’une est le clown sexy MartÔ, présentatrice vedette de Pop Corn, le « show qui saute qui peut », tandis que Maud est devenue sa directrice des programmes. Si MartÔ peut se permettre tout ce qu’elle veut dans son émission depuis des années, les directeurs ont décidé d’avoir sa peau et envoient Maud arranger les bidons. Un débat de mots et de sous-entendus se déroule alors entre les deux femmes perdues entre leurs ambitions et leur amitié (amour ?) dont il reste quelques bribes. Et si l’une finit par abandonner la bataille, l’autre n’en deviendra pas pour autant heureuse.

Si le pitch initial nous intrigue et nous fait espérer un bon moment, la réalité du spectacle est tout autre. On se demande si finalement le sujet n’est pas qu’un prétexte pour parler de deux femmes qui se sont aimées et que tout oppose quelques années après. Car, ce ne sont effectivement que ces deux femmes que l’on verra sur scène, personne d’autre : l’émission Pop Corn ne sera d’ailleurs que sous-entendue et jamais montrée. Et à force de tourner autour de ces deux caractères, on s’intéresse bien plus à leurs deux performances. Leur talent naturel n’est pas à critiquer, les deux actrices (Anne Beaupain et Laurence d’Amelio) ne sont pas des débutants et elles ont une présence sur scène phénoménale, mais elles sont désavantagées par une histoire peu passionnante et elles glissent aussi dans un surjeu parfois gênant. Rire avec l’accent bruxellois est drôle de temps en temps mais en abuser et l’utiliser pour un monologue de 20 minutes, sans pourtant aucune réelle utilité, n’est pas réellement judicieux. L’accent bruxellois peut être agréable (voir les spectacles de marionnettes de Toone) mais demande une justesse de ton que généralement seuls les gens nés dedans peuvent exprimer sans lasser. On peut prendre en exemples les critiques qu’a dû subir Daniel Auteuil au moment de la sortie de sa trilogie Pagnol.

Au final, on ressort tout aussi intrigué mais légèrement déçu que le concept de base ne soit pas aussi exploité que prévu. Peut-être que la relation entre les deux femmes intéressera le spectateur mais les quelques erreurs et longueurs de la pièce ont fait en sorte que le dénouement à fort potentiel émotionnel ne réussit pas.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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