Plus que deux jours pour Loin de Linden au Rideau de Bruxelles

De Veronika Mabardi et , mise en scène, scénographie et costumes de Giuseppe Lonobile avec Valérie Bauchau, Véronique Dumont et Giuseppe Lonobile
Du 2 janvier au 17 février 2016 au Rideau de Bruxelles

« J’ai demandé à mes grands-mères de me raconter leur vie.  J’avais l’intuition qu’il y avait quelque chose à comprendre dans leurs paroles.  Comprendre pourquoi je me sentais ‘’sans terre’’ , tiraillé entre deux façons de ressentir le monde. »  

Partir à la découverte de ses origines est une démarche que chacun de nous devrait entreprendre. Apprendre d’où nous venons, qui sont nos parents et nos grands-parents… Veronika Mabardi a entrepris cette démarche très jeune et l’a poursuivie jusqu’à aujourd’hui en interrogeant ses deux grands-mères. L’une issue d’une famille flamande assez pauvre et fille du garde chasse de Linden, l’autre issue d’une famille francophone aisée et fille du Général de Witte. A leur rencontre, ce fût le choc des cultures, depuis, elles ne se sont plus vues. Aujourd’hui, il s’agit de comprendre ce qui les sépare si profondément.

Ces deux mamies, Eugénie et Clairette interprétées respectivement par Véronique Dumont et Valérie Bauchau, sont des personnages authentiques mais avant tout, attendrissants. Dans Loin de Linden, c’est leur petit fils (interprété par Guiseppe Lonobile) qui les réunit dans la même pièce afin de comprendre le silence qui s’est profondément ancré entre elle et le rompre. La chose n’est pas facile dans un premier temps. Mais la parole se libère peu à peu et le silence fait place à un copinage naissant. Certaines blessures restent pourtant de cette fameuse rencontre en soixante. Blessures avec lesquelles elles vivent mais qu’elles ne dresseront peut-être plus comme des barrières infranchissables…

Le jeu des comédiennes, sur lequel le texte s’appuie entièrement, est touchant de justesse et témoigne avec humour d’une culture du geste et de la parole qui renvoie le spectateur à deux façons distinctes de vivre « à la belge » et à une certaine époque. Valérie Bauchau s’approprie à la perfection ce rôle de bourgeoise empêtrée dans ses conventions sociales méprisantes tandis que Véronique Dumont déborde d’une spontanéité campagnarde où le langage mêle le français et le patois pour en faire une soupe bien de chez nous. La pièce dans son ensemble, au travers de ces témoignages de vie, renvoie à la Belgique telle qu’elle était il y a deux générations d’ici mais également à la question du « vivre ensemble », question qui est toujours au cœur de notre actualité.

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