Petites histoires de la folie ordinaire de Petr Zelenka

Représentation du 15/06/2015 au théâtre des Tanneurs
Mise en scène : David Strosberg
Avec : Angèle Baux, François Beukelaers, Romain Cinter, Chloé De Grom, Inès Dubuisson, Janine Godinas, Clément Goethals, Philippe Grand’Henry, Sophie Kokaj et Alexandre Trocki

Petites histoires de la folie ordinaire forme une pièce agréable et joyeuse qui questionne les rapports humains et ses petites folies inhérentes.

Un matin, Petr, un homme d’une quarantaine d’années, se réveille avec une touffe de cheveux dans les mains. Sans savoir pourquoi ni comment, sa famille, ses amis et son ancienne compagne défileront tour à tour dans un imbroglio comique et déjanté.

On salue l’adaptation réussie du brillant texte de Zelenka par David Strosberg, qui actualise et universalise la pensée de l’auteur tchèque. Toute la rigueur et le style propre de Zelenka se retrouvent dans la mise en scène, pour une fidèle et néanmoins nouvelle, relecture de la pièce. À cela, l’humour nourrit amplement le spectacle, même si l’on regrette parfois des traits d’humour trop chargés qui ternissent un ensemble de gags relativement bien choisis. Ainsi, toute la force de la pièce réside dans sa capacité à ouvrir l’imaginaire du spectateur par les non-dits, les silences et les ellipses.

Concernant l’interprétation, on remarque le jeu de Philippe Grand’Henry, complètement déboussolé par les inextricables situations dans lesquelles il plonge à pieds joints. Janine Godinas, François Beukelaers, Chloé De Grom, Inès Dubuisson, Angèle Baux-Godard et Romain Cinter se remarquent également tous par leur apparition fugace, mais notable.

Une autre qualité de cette pièce est sa gestion de l’espace et du temps : dans Petites histoires de la folie ordinaire, passé, présent et futur coexistent. Le passage d’une scène à l’autre se fait sans transition ni introduction, in medias res. Les personnages déambulent dans un lieu en constante transformation, selon les besoins narratifs. Et cela permet également au spectateur de voyager. Les interventions téléphoniques sont également très bien portées sur scène avec un brillant dispositif qui cache et révèle en même temps.

Tout en laissant Petr, son ami Jean, son ex, ses voisins et ses parents vaquer tranquillement à leurs occupations, on se réjouit de pouvoir profiter pendant 1H30 de leurs comiques mésaventures.