Palo Alto de Gia Coppola

palo alto affiche

Palo Alto

de Gia Coppola

Drame

Avec James Franco, Emma Roberts, Nat Wolff, Zoe Levin, Jack Kilmer

Sorti le 9 juillet 2014

Critique :

Le premier long métrage de Gia Coppola, petite fille de Francis Ford, nous laisse un sentiment mitigé.

Dans la famille Coppola, je voudrais la… petite fille ! La plaisanterie est facile mais ça n’en est pas moins la première chose qui nous vient à l’esprit quand on apprend que Palo Alto est réalisé par Gia Coppola, la petite fille de Francis Ford Coppola, réalisateur de génie et grand amoureux des chevaux comme il l’a prouvé dans Le Parrain.

Mais qui est Gia Coppola ? Elle est la fille de Gian-Carlo Coppola, fils de Francis Ford et décédé tragiquement dans un accident de speedboat peu avant la naissance de sa fille unique. Avec Palo Alto, Gia Coppola signe son premier long métrage et elle ne commence pas par un petit film puisque Palo Alto se base sur un recueil de poèmes écrit par James Franco lui-même.

L’histoire est celle-ci : piégés dans le confort de leur banlieue chic, Teddy, April, Fred et Emily, adolescents livrés à eux-mêmes, cherchent leur place dans le monde. Ils ont soif de sensations fortes et testent leurs limites. L’alcool, les drogues et le sexe trompent leur ennui. Ils errent sans but dans les rues ombragées de Palo Alto incapables de voir clair dans le tourbillon confus de leurs émotions. Sauront-ils éviter les dangers du monde réel ?

Nous n’allons pas le cacher, nous sommes ressortis de ce film avec un sentiment très mitigé. D’un côté, pour un premier film, ce n’est vraiment pas mal de la part de la jeune (à peine 27 ans) Gia Coppola mais elle a de qui tenir. D’un autre, nous sommes quand même déçus du résultat. Le gros problème du film est son manque criant d’originalité. Dès le départ, il se présente comme un « teenage movie » dramatique, sorte de Projet X pour dépressif, mais il n’apporte rien à ce genre qui s’essouffle de plus en plus pour finalement ne plus jamais se réinventer.

Durant 1h40, nous allons suivre les tribulations de quatre adolescents paumés et dans lesquels il est aisé de se reconnaître. Le souci de nouveauté est que ces personnages sont beaucoup trop caricaturaux ou ne sont pas analysés assez en profondeur. Ainsi, nous pouvons reconnaître April (Emma Roberts) l’adolescente un peu paumée, gentille et à la recherche d’une figure paternelle, Teddy (Jack Kilmer, oui oui, le fils de l’autre), le loser rebelle un peu timide qui se fait facilement entraîner dans les problèmes par son meilleur ami Fred (Nat Wolff) l’italien de service, gomina dans les cheveux, grande gueule et hyperactivité permanente. Et enfin, il y a Emily (Zoe Levin) qui ne sait pas dire non et qui du coup est connue comme étant la fille facile de l’école, en recherche constante d’affection et d’amour qu’elle croit pouvoir obtenir en écartant les jambes au premier venu.

Cette description des personnages, quoique un peu simpliste, résume pourtant bien la façon dont nous les voyons évoluer dans leur environnement et interagir avec leurs parents, professeurs et amis.

Un James Franco à la limite de la lubricité

Si la trame du film se centre sur la relation entre April et Teddy, l’origine de leurs problèmes est évoquée et nous les suivons surtout au quotidien dans leurs vies d’adolescents. Seulement, ce genre d’histoire ne surprend plus personne, c’est du vu et revu. Si Gia Coppola avait apparemment à cœur d’en rajouter une couche sur les scènes de sexe par rapport à d’autres films, l’idée de base reste la même et l’impression qui ressort, c’est que ce film passera inaperçu comme un des nombreux autres sur le sujet sans apporter une quelconque originalité.

Si l’on fait l’impasse de nos attentes élevées de par la lignée prestigieuse de la réalisatrice, nous ne pouvons tout de même qu’en ressortir légèrement déçus. Palo Alto a bien entendu su adopter les codes du genre mais n’est pas arrivé à les transcender. Cependant, il faut tout de même souligner que l’âge très jeune de la réalisatrice laisse la place à une évolution que l’on espère ascendante. On remarquera tout de même la prestation de James Franco, parfait en professeur de sport au charme cynique et opportuniste à la limite de la lubricité.

A propos Olivier Eggermont 117 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.