Outresable, la nouvelle dystopie de Hugh Howey

titre : Outresable
auteur : Hugh Howey
édition : Actes Sud
sortie : janvier 2019
genre : science-fiction

Découvert avec son roman Silo – d’abord publié en ligne avant de devenir un succès d’édition et de donner lieu à une trilogie –, Hugh Howey est actuellement considéré, à juste titre, comme une des plumes importantes de la SF et de la Fantasy. Véritable architecte d’univers dystopiques assez sombres, il crée à nouveau, avec Outresable, un monde anticipatif dont il pose toutes les bases.

C’est ici à un monde englouti par le sable que Howey confronte son lecteur. Dans celui-ci, les « plongeurs » sont considérés comme des stars, des élites qui tentent de descendre toujours plus profondément dans les cités englouties, à la recherche d’artefacts du passé. L’une de ces cités ensevelies, Danvar, attise toutes les convoitises et les fantasmes des plongeurs qui veulent tous être les premiers à la découvrir, titillés par tous les mythes et légendes qui circulent sur son compte.

Le livre se divise en cinq parties et se concentre dramatiquement sur une fratrie – Palmer, Vic, Conner et Rob – qui jouera un rôle dans la découverte de Danvar et dans ce qu’impliquera cette découverte pour l’avenir de l’humanité. C’est la grande qualité d’Outresable que de réussir à construire plusieurs personnages forts qui formeront le prisme par lequel ce récit de science-fiction et l’univers dans lequel il a cours – parfois complexe voire abscons dans ses spécificités – sera livré au lecteur.

Si l’on peut parfois être dépassé par certains aspects de l’univers étendu que Hugh Howey crée et développe dans Outresable, ce sont toujours les personnages qui permettent de se maintenir à flot, de trouver un intérêt constant et un point d’ancrage dans le récit. Dans cette histoire de fin du monde et de l’humanité, c’est donc paradoxalement l’aspect humain, l’attachement à des personnages de chair et de sang, qui s’avère le plus intéressant. Et, même si la fin du roman semble tendre vers un pessimisme désespéré déjà présent dans Silo, l’espoir qui habite les personnages principaux est ce qui reste majoritairement en mémoire après la lecture.