Nuits Botanique : Pomrad, Recorders et Soak

La soirée démarre en puissance avec Pomrad, groupe Anversois qui ramène la Keytar (un clavier porté en bandoulière, comme une guitare) sur le devant de la scène. Malgré un enthousiasme évident, la musique déçoit par son manque de structure et la surenchère de genres qui se mélangent, sans vraiment trouver une fusion cohérente.

Les compositions, trop centrées sur le meneur du groupe (Adriaan van de Velde), se perdent dans des digressions sans fin, les influences (qui vont du Funk au Rap en passant par la Dub), s’empillent les unes sur les autres, passant de l’un à l’autre sans trouver de thème unificateur.

On reste pantois face une musique absurdiste qui s’assume, qui interpelle, et les ados du public dansent à tout va, laissant penser que ça y est : les jeunes écoutent de la musique de sauvage, on est vieux. C’est pas pour tout le monde.

On enchaîne avec Soak, qui est le nom de scène de l’Irlandaise Bridie Monds-Watson. Elle chante et joue de la guitare : préparez-vous à des émotions. Inscrit dans la tradition des minimalistes extrêmes, elle sort un concert assez réussi pour qui aime le genre.

Imaginez des compositions intimistes, jouées sans fard, sans support. Toute la pression, toute l’attention est sur le centre de la scène et la chanteuse qui doit donner vie à des morceaux sobres, lents et tristes. Le public est assi, le silence lourd, ponctué de quelques applaudissements entre les chansons.

De nouveau, il faut être fan avant d’aller au concert, tant la musique ne pardonne pas une découverte impromptue, malgré une artiste qui arrive à mettre son public à l’aise en quelques mots. Intéressant.

Recorders a mis l’ambiance avec un son plus enjoué, populaire et facile d’accès. C’est malgré tout une grosse déception : les mélodies sont convenues, la présentation visuelle, soigneusement étudiée, est sans saveur, le jeu de scène est absent et surtout la musique manque d’originalité à tous las niveaux : on a déjà tout entendu, tout vu, tout ressenti.

Malgré ses points faibles, le groupe surfe la vague de popularité d’un son folk rock mignon très en vogue et ravit le coeur de ces dames du premier rang. On regrette la manque d’intérêt d’un groupe qui pourtant a tout ce qu’il faut pour faire du bon matos : attendons le prochain album.

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.