Low Down de Amy-Jo Albany

Low Down

auteur: Amy-Jo Albany
édition : Le Nouvel Attila
sortie : septembre 2015
genre: biographie

Low Down. Jazz, came et autres contes de la princesse be-bop. Nous plonge dans l’univers magique de la musique Jazz aux origines du be-bop dans l’Amérique des années 60-70. Mais comme l’est le rêve américain, ce milieu a une faille immense, un revers de médaille insidieux : la drogue qui touche même les plus talentueux et célèbres des musiciens. Drogue et musique ont en effet souvent fait bon ménage, pas au niveau du résultat évidemment mais il est reconnu que bon nombre de célébrités de grand talent pas uniquement les musiciens, en faisaient un usage fréquent Parce que leur âme trop sensible avait besoin de ce subterfuge pour les plonger dans une réalité plus vivable. Avec les dérives que l’on connaît.

C’est l’histoire d’un artiste surdoué et mal compris, un pianiste Jazz blanc, Joe Albany vu par sa fille. Elle nous raconte dans un langage « fleuri » vu par les yeux d’une enfant la vie chaotique avec son père accro à l’héroïne et sa mère indigne qui l’a abandonnée. Leurs rencontres avec les plus grands noms du Jazz tels que Louis Armstrong, Sinatra, Henderson, Parker, Miles Davis, etc. Mais dans le monde infernal de la drogue, la débrouillardise est maître et les rencontres souvent hasardeuses voire dangereuses menant à des conséquences catastrophiques. La petite Amy-Jo a vécu avec son père toutes sortes de galères, le voyant défoncé ou à la recherche d’une dose, assistant aux concerts de son père dans des bars miteux, aux soirées de beuveries et de défonce, va le voir en cure de désintoxication, écoutant du Jazz constamment sur les conseils avisés et la culture musicale phénoménale de son père.

Ce n’était certainement pas une vie de rêve pour un enfant asthmatique de cet âge mais on ressent un amour inconditionnel des deux côtés. Jusqu’à leur séparation au début des années 80 lors de la reconnaissance tardive de Joe Albany en Europe. Petit à petit, un fossé s’est creusé entre eux aussi vaste que l’océan qui les sépare en apparence. Mais leurs ressemblances sont nombreuses et Amy-Jo plongera elle aussi dans l’enfer de la drogue. Le livre ne raconte en effet que ses souvenirs avec son père, la suite de sa vie à elle n’est que très peu dévoilée et s’arrête à la mort de son père puisque ces mémoires lui sont consacrées mais on la devine sur une très mauvaise pente.

Un livre qui raconte tout haut ce que tous chuchotaient tout bas ou n’avaient pas le courage de raconter. Une histoire qui nous dévoile l’envers du décor et qui nous dépeint la vie de tous ces artistes déchus et de tous ces jeunes qui arrivent en ville plein de rêves de grandeur pour finalement tomber dans la misère et la drogue trop honteux pour rentrer chez eux. Ils pourrissent tous là, la cité des Anges se transformant en un enfer cuisant, dans l’envers du décor d’Hollywood loin, très loin du strass et des paillettes que l’on veut bien nous montrer.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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