L’Orchestre National de Belgique célèbre la grande guerre

Orchestre national de Belgique sous la direction d’Andrey Boreyko

Accompagné au violon de Lorenzo Gatto

Le 13.02 au Bozar Music

 

L’orchestre National de Belgique a donné un concert ce vendredi 13 février  au Bozar sous la direction d’Andrey Boreyko, accompagné au violon par Lorenzo Gatto. Un duo plus que convaincant, pour un programme moderne et intriguant.

La première partie du concert nous a permis de découvrir pour la première fois une composition de Benoit Mernier (1964 – ), un concerto pour violon et orchestre commandé par l’Orchestre National de Belgique dans le cadre de la comémoration du centenaire de la Grande Guerre 14-18. Cette initiative d’Andrey Boreyko, directeur artisitique de l’ONB, réunit dix compositeurs de pays différents mais ayant tous pris part au combat. Chacun livre une oeuvre courte et originale sur le thème de la réconciliation.

Avec Benoit Mernier, c’était au tour de la Belgique de livrer sa partition. Cette oeuvre a été élaborée en étroite collaboration avec le violiniste soliste Lorenzo Gatto et un lien étroit entre la partition, le soliste et l’orchestre se ressent lors de l’écoute du morceau. Une parfaite maitrise de son instrument et de la partition a permis à Lorenzo Gatto de rendre certains passages plus que vibrants, émotionnellement et musicalement. À seulement 29 ans, ce violoniste n’a pas de quoi rougir sur son CV et présente une carrière musicale déjà impressionnante de maitrise.

Pour composer son concerto, Benoit Mernier s’est inspiré d’extraits de poèmes de Lueur des tirs de Guillaume Appolinaire.  Il y en a retiré deux mouvements opposés dans l’intention mais reliés dans la conclusion du morceau: un premier mouvement symbolisant les fracas et destruction de la guerre où le soliste s’oppose avec sa mélodie à la force de l’orchestre, un second s’appuyant plus sur l’émotion et la nostalgie de la perte des temps heureux.

La deuxième partie du concert nous a fait redécouvrir la 7e symphonie, op. 60 « Leningrad » de Dmitry Chostakovitch. Cette composition a été écrite lors du siège de Leningrad par les troupes allemandes en 1941. Les artistes russes ont été utilisés par la facisme pour faire valoir la grandeur de la Russie, comme outil de propagande. Cadenassé dans des canevas de composition et d’interprétation, rares ont été les chanceux qui ont pu librement exercer leur passion. Voir justement à ce propos le documentaire The War Symphonies: Shostakovich Against Stalin (1997) de Larry Weinstein, permettant de se rendre compte des entraves du régime soviétique.

Photo: © JN Doumont

 

A propos Déborah Lo Mauro 221 Articles
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