L’Odyssée, incroyable plongée dans la vie de Cousteau

l-odyssee-poster

L’Odyssée

de Jérôme Salle

Biopic, Drame, Aventure

Avec Lambert Wilson, Pierre Niney, Audrey Tautou

Sorti le 12 octobre 2016

A la fin des années 40, Jacques-Yves Cousteau, inventeur du scaphandre autonome, rêve d’aventures sous-marines. Avec sa femme Simone, il parcourt les mers à bord du Calypso et s’immerge dans un nouveau monde. Mais tous les rêves ont un prix…

10 ans. C’est le temps qu’il a fallu à Jérôme Salle pour mettre en place son biopic titanesque. Entre la transition d’acteurs (Adrian Brody puis Duris, ont longtemps été pressentis), les financements incertains et les allers-retours sur le scénario, le projet aurait pu couler à pic. Pourtant, grâce à un travail acharné, l’Odyssée est devenue l’œuvre d’une vie, de ces films qu’on ne réalise qu’une fois. Un fardeau puissant et superbe.

Face à une nature époustouflante, tournée en décors réels, le spectateur observe un spectacle qu’on ne peut maîtriser. Incroyable immersion en haute mer, le film nous plonge aussi dans les abysses d’un homme plus complexe et sombre que son image médiatique ne le laissait entendre. Calculateur, froid voire inconscient, l’Odyssée ne fait en aucun cas l’apologie de Cousteau.

Mais, au delà du portrait sans complaisance de ce capitaine au bonnet rouge, l’intrigue s’intéresse avant tout à la relation houleuse qu’entretenait le commandant avec Philippe, son fils. Si Lambert Wilson et Pierre Niney forment un duo impeccable, Tautou s’engage en haute mer et reste la pierre angulaire du triangle familial. En femme trompée mais forte, elle représente à elle seule le symbole et l’âme du film.

Enfin, l’œuvre de Salle est portée par un travail d’investigation colossal. Des années de recherches et d’enquêtes ont permis à ce film d’ajouter à ses nombreuses qualités artistiques et scénaristiques une authenticité rare.

A l’instar des baleines majestueuses émergeant de l’eau, Salle nous offre donc un film d’une grâce folle et dramatique. Le destin tragique de Philippe n’est d’ailleurs là que pour nous le rappeler : ce que la nature donne, la nature le reprend.

A propos Elise Voillot 51 Articles
Journaliste du Suricate Magazine