L’esclavage raconté à ma fille de Christiane Taubira

L'esclavage raconté à ma fille

auteur : Christiane Taubira
édition : Philippe Rey
sortie : mai 2015
genre : entretiens

La tâche régalienne que relève Christiane Taubira dans le gouvernement français n’a jamais entravé son âme d’essayiste. Pourvue d’une mission exécutive mais pas pour autant démunie de sens maternel – lequel a pu lui valoir certaines foudres polémiques – Christiane Taubira, dans L’esclavage raconté à ma fille, s’attaque à l’une des thématiques primordiales de notre société : la question des héritages et de leurs conséquences.

A travers un échange en dialogue, Christiane Taubira répond à l’enfant, à toute cette génération relai, à toute cette génération relève à qui il appartient de se réapproprier l’Histoire et peut-être de mettre à jour l’ombre qui la couvre depuis des siècles. Questionner les héritages, faire tomber les barrières du camouflage, avoir la force de conviction de soulever les foudres pour remettre le thème à la lumière.

Oui, la France et les autres nations colonialistes ont favorisé le cauchemar. Oui, la France et les autres nations colonialistes ont alimenté le mal et gangrené la plaie. Oui, la France et les autres nations colonialistes sont responsables des abus sociétaux collatéraux. Et il appartient au citoyen, dans son individualisme, d’assumer pour tous le terreau dont il est issu.

En questionnant le thème de l’esclavage et en dépassant la barrière qui place les représentants gouvernementaux dans le jeu pervers de la langue de bois perpétuelle, Christiane Taubira a le courage de prendre la question en main et de la projeter dans le champ de l’avenir. Soulever les consciences et redonner à l’horreur de l’Histoire une place légitime dans le débat républicain.

Voici donc un ouvrage à offrir à son enfant, à son neveu, à sa nièce, à quiconque afin que le rôle essentiel de transmetteur qu’il incombe à chacun puisse recevoir une base de réflexion nécessaire. Un moyen parmi d’autres qui peinent encore à se déployer de contrecarrer le piège de l’oubli et de rendre à la mémoire collective son pouvoir salvateur.

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