Les Villes tentaculaires au Poche

Mise en scène de Jean-Michel Van den Eeyden, conception et interprétation de Nicolas Mispelaere, photo: © Leslie Artamonow

Dans le cadre de Charleroi jette l’ancre au Poche

Du 27 au 30 mai 2015 à 20h30 au Théâtre de Poche

Prendre le concept de ville, le transposer à une réalité en mouvement, un plateau fixe mais non figé, déambulatoire de sons et de lumières : voici la ligne initiale impulsée par le spectacle Les Villes tentaculaires. Au programme de la performance : un seul en scène déclamatoire accompagné d’un quatuor à cordes et d’un décor à silos sur lesquels se projettent des images mouvantes.

Sur fond de palette uniformisée, où les variantes de gris côtoient le criard du rouge, les mots défilent en un palabre de résonnances dans cette mise en scène de Jean-Michel Van Den Eeyden. La thématique de la ville est donc exploitée ici – on l’aura compris – à travers le champ du tentaculaire : comme une expression citadine localisée dans le « grappillage » constant  de l’asphalte sur l’Homme ; un lieu où ce dernier se perd et se confond au détour des décors urbains.

Certes, l’idée est sympathique. Pas tant originale mais intéressante si tant est que celle-ci se veuille audacieuse. Et c’est peut-être ce qu’il manque à cette œuvre : un brin de césure dans le lissé parfait de la projection d’images, une délocalisation de la thématique classique de la ville qui bouffe celui qui s’y attarde.

Bien sûr, quand on pense trottoir, on pense grisaille dépressive et quand on pense à la masse, on imagine une certaine tendance à la perdition. Malgré tout, au vu du format de la déclamation, il faut à ce type de performance une ouverture à la surprise car, sinon, on prend le risque que le spectateur s’endorme.

Sans aller jusqu’à affirmer qu’il serait tentant de piquer du nez en assistant à la représentation du spectacle Les Villes Tentaculaires, on s’ennuie parfois et on regrette que les basses électroniques ne nous transcendent pas davantage.  L’approche est donc louable et l’interprétation des artistes juste, en soi. Cependant, on reste un peu sur sa faim car on aurait éventuellement souhaité que la ville s’exploite aussi à travers le spectre de la folie positive.

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