Les Misophones, ces petits bruits qui nous pourrissent la vie

titre : Les Misophones
auteur : Bruno Salomone
édition : Cherche-Midi
sortie : 18 avril 2019
genre : roman

À 48 ans, le comédien et humoriste Bruno Salomone, célèbre notamment pour la série Fais pas ci, fais pas ça et ancien complice de Jean Dujardin, semble vouloir se diversifier et publie son premier roman, Les Misophones, inspiré d’une pathologie dont il souffre apparemment lui-même.

Handicapé depuis longtemps par un agacement chronique face aux petits bruits du quotidien – les bruits de mastication, les froissements de papier, entre autres –, Salomone s’est intéressé à cette particularité qui lui pourrissait la vie et a découvert qu’il s’agissait véritablement d’un trouble psychique classifié comme tel et dont souffrirait une partie conséquente de la population mondiale. Fort de son expérience personnelle et de sa prise de connaissance sur le sujet, il en a tiré ce roman, une fiction mettant en scène deux personnages souffrant tous deux de misophonie.

Il est donc question de Damien et d’Alexi, dont la rencontre permettra au premier, misophone conscient de son état, de déceler chez le second la même pathologie à un niveau beaucoup plus élevé que le sien. Intervenant d’abord comme une sorte de mentor, de vecteur d’une prise de conscience pour Alexi, Damien se verra bientôt devoir héberger son petit protégé, ce qui entrainera toute une série de situations vite intenables pour les deux hommes.

L’argument narratif des Misophones est en réalité assez mince, le roman se basant principalement sur un sujet évidemment original, voire inédit, mais reposant finalement sur des ressorts comiques et dramaturgiques somme toute assez classiques. Pour autant, ce récit assez simple et linéaire d’une amitié banale sur un fond atypique se laisse lire sans déplaisir.

Ce que Bruno Salomone a indéniablement réussi avec ce premier roman, c’est d’éviter de tomber dans les pièges du « livre d’humoriste », parsemé de mots d’auteur supposément irrésistibles et traversé par une volonté constante de décalage. Le livre n’entre justement pas dans cette catégorie de faux romans s’adressant éventuellement à ceux qui lisent peu, car son auteur est parvenu à s’effacer derrière son sujet par l’entremise d’un roman populaire à la lecture facile.