Les contes de Luci de Georges Roland

Les contes de Luci

auteur : Georges Roland
édition : Associations bernardiennes
sortie : mars 2013
genre : nouvelles

On ne peut se départir d’un certain sentiment de malaise en lisant Les contes de Luci. L’écriture de Georges Roland est particulièrement déroutante et nous entraîne dans les méandres poisseux des ténèbres qui entourent certains hommes, comme une part d’ombre qui existe en chacun de nous et qu’il faut tenir en laisse pour ne pas lui offrir la possibilité de ravager notre âme et celle des autres. Il mêle une forme de réalité des faits avec une inspiration diabolique, c’est-à-dire que toutes ses nouvelles si elles sont issues de son imagination, n’en prennent pas néanmoins corps dans les atroces faits divers qui jalonnent régulièrement les rubriques nécrologiques.

Les contes de Luci c’est surtout la mise en exergue de la dualité présente entre le Bien et le Mal, une oscillation dangereuse entre ces deux pôles qui peut faire basculer n’importe qui. Le Mal est en effet le chemin le plus facile pour libérer nos plus bas instincts. La construction ainsi que le mode de narration rappelle un peu le style d’Edgar Allan Poe : une longue introduction et mise en place du décorum augmentée d’une bonne description des personnages et de leur psyché. Mais si chez Poe on ne comprend pas du tout où cela va nous mener, chez Roland, on voit tout de suite qu’elle horrible machination est à l’œuvre jusqu’à la fin qui – et c’est sur ce point que ces deux auteurs se rejoignent – en quelques lignes se révèle totalement inattendue et dépasse de loin la logique, une fin encore plus abominable que celle qu’on aurait pu imaginer.

Dans la première nouvelle Epître aux Terriens le diable, ce mauvais garnement du Lucifer, nous avait prévenus : il n’allait pas arrêter de contrer le Bien pour rétablir l’équilibre avec son homologue dont le portrait qu’il fait est plutôt truculent. La suite nous prouvera qu’il n’avait pas menti en nous plongeant de façon troublante dans la mal absolu où se côtoient toutes les facettes sombres de l’être humain.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.