Les Chemins de Compostelle, La Petite Licorne : aux prémices d’une quête

les chemins de compostelle servais couverture

scénario et dessin : Jean-Claude Servais
éditions : Dupuis
sortie : octobre 2014
genre : Philosophie, ésotérisme

Quatre personnages en quête de sens, Blanche, Céline, Alexandre et Dominique décident d’agripper leur bourdon jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, dans une nouvelle saga parue chez Dupuis. La Petite Licorne constitue les origines d’une heptalogie à la trame éclatée.

Pour le premier album de sa nouvelle saga, l’intrigue de Jean-Claude Servais se concentre sur Blanche, l’héritière d’un brasseur gaumais obsédé par le « grand œuvre ». Suite au décès de celui-ci, « la petite licorne » commence un périple alchimique au départ de la Grand-Place de Bruxelles. Céline entreprend, quant à elle, le voyage à la fin de son noviciat, depuis le Mont-Saint-Michel. Alexandre, guide de montage, quittera la Suisse, et Dominique appareillera en Bretagne.

A 58 ans, Jean-Claude Servais, scénariste et dessinateur, emprunte un tournant dans sa carrière grâce au cycle de 7 albums sur lequel il travaillera jusqu’en 2020. Celui que l’on connaît comme le Jicé du journal Spirou a pourtant une longue carrière derrière lui. On redécouvre dans cette nouvelle série son goût pour l’histoire, déjà présent dans Isabelle (1984) ou Godefroid de Bouillon (2012-2013). Les Chemins de Compostelle rappelle d’ailleurs une autre de ses créations, Orval (2012-2013), dont les deux tomes traitaient aussi de l’univers de la bière. L’auteur quitte ici les villages de Gaume pour sillonner la France, tentant au passage de reconquérir un public qui le boude depuis quelques années, mais en n’omettant pas un hommage à sa Tendre Violette, dont les planches baignent l’enfance de Blanche.

Cette B.D. cartonnée de 80 pages nous offre une histoire très documentée, nourrie d’alchimie, d’histoire de l’art et de techniques brassicoles. Les passages explicatifs freinent cependant le récit par leur foisonnement de détails. La mise en couleurs monotone de Guy Raives souffre de la ressemblance des teintes utilisées, trop peu variées, et ne sert finalement pas les beaux dessins paysagers de Servais. De plus, le scénario éclaté mêle les temporalités, parfois trop peut-être, et saute d’un personnage à l’autre, laissant le spectateur perdu dans une trame compliquée.

Malgré son canevas décousu et trop détaillé, cette bande dessinée devrait ravir un public d’adultes amateurs d’histoire et de mystères.

A propos H. D. 12 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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