Le sous-bois selon Carroll

Dans les bois

scénario & dessin : Emily Carroll
éditions : Casterman
sortie : 6 janvier 2016
genre : roman graphique

Dans ce recueil de 5 nouvelles d’horreur, vous plongerez dans un monde inquiétant peuplé de parasites envahisseurs, de fantômes et de revenants en tous genres.  Préparez-vous à frissonner…

Les femmes sont mises à l’honneur dans ces bois dépeints par Emily Carroll.  Car c’est très majoritairement la gent féminine qui s’en prend plein la figure dans chacune de ces nouvelles : des jeunes, des très jeunes, des brunes, des blondes… toutes y passent.  Et ce, quelle que soit l’époque.  L’autre point commun entre toutes ces courtes histoires est bien sûr la forêt.  Dès que les personnages approchent de trop près ce sombre endroit, c’est le début des ennuis.  En même temps, c’est bien connu.  Tous les contes  classiques l’ont prouvé, c’est toujours dans les bois que ça craint.  Même Harry Potter vous le dirait.

Quelles conclusions tirer de cela ? Le lectorat pervers serait-il davantage friand des mésaventures de jeunes filles se débattant avec des angoisses imaginaires ou avérées ?  Peut-être.  Quoi qu’il en soit, on aime avoir peur en accompagnant ces demoiselles dans l’univers d’Emily Carroll.  La fin de chaque nouvelle laisse le lecteur frémissant, ce qui ne l’empêche pas d’en vouloir toujours plus et de tourner les pages jusqu’à la fin du recueil.  C’est peut-être le défaut de Dans les bois… On voudrait qu’il dure plus longtemps !

Ces nouvelles fantastiques, dans la même veine que celles d’Edgar Allan Poe, sont empruntes d’une ambiance stressante et pesante qui auront peut-être pour effet de faire réapparaître toutes sortes de terreurs enfantines comme celle du noir, du loup ou encore des monstres sous le lit, que certains ont mis des années à maîtriser.  Le public visé est clairement adulte. Cependant, les parents sadiques ou épuisés par une progéniture énergivore pourront également se servir de ce magnifique livre pour l’histoire du soir. Calme garanti.

Quant au livre en lui-même, c’est un petit bijou.  Comme diraient Jeanne Mas, ou encore Stendhal dans un autre registre, c’est en rouge et noir qu’Emily Carroll n’exile pas nos peurs.  Les couleurs du sang et de la mort sont largement dominantes d’un bout à l’autre de l’ouvrage et ajoutent un effet angoissant au contenu. Certaines planches sans texte sont simples et belles. Vous pourrez reparcourir l’ouvrage pour vous repaître encore et encore de ces jolis dessins effrayants.

Une chose est sûre, après avoir lu cet ouvrage, vous y réfléchirez à deux fois avant de vous aventurer pour vous soulager dans un petit coin de forêt isolé…

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