Le Dernier Loup de Jean-Jacques Annaud

le dernier loup affiche

Le Dernier Loup

de Jean-Jacques Annaud

Aventure

Avec Feng Shaofeng, Shawn Dou, Ankhnyam Ragchaa, Yin Zhusheng, Basen Zhabu

Sorti le 25 février 2015

Aux débuts de la révolution culturelle chinoise en 1969, Chen Zhen, jeune chinois de Pékin, se voit parachuté en Mongolie-Intérieure afin « d’éduquer » les jeunes bergers nomades qui vivent dans ces contrées reculées. Mais là où il va, il a beaucoup à apprendre : le respect de l’équilibre fragile entre l’homme et la nature, la vie en communauté, et surtout le rapport qu’entretiennent ces tribus avec les loups. Ce respect et cette relation quasi mystique entre les Mongols et les loups va tant le fasciner qu’il capture un louveteau afin d’étudier ses comportements. Mais c’est sans compter sur l’autorité centrale qui veut, quant à elle, décimer tous ces animaux.

Ce nouveau long métrage de Jean-Jacques Annaud, tourné en 3D, nous emmène dans le monde fascinant et prodigieux des loups mais pas seulement ; le film est une adaptation du livre de Jiang Rong Le Totem du loup, autobiographie naturaliste imprégnée du contexte politique de l’époque qui échappa à la censure lors de sa sortie en 2004 et qui eut un succès retentissant en Chine.

Cette co-production sino-française aux capitaux quasi exclusivement chinois nous plonge dans une prise de conscience du péril environnemental qui guette cette région comme tant d’autres d’ailleurs.

Les loups et leur mode de vie y tiennent une très grande place mais sur toile de fond, on découvre combien ce peuple entretient avec eux une relation particulière de respect mutuel, proche de la fascination et de la vénération. Les Mongols ont d’ailleurs longtemps considéré les loups des steppes comme des « passeurs d’âme ». Gengis Khan se proclamait d’ailleurs fils du loup bleu, et en Mongolie, on prête à presque toutes les grandes dynasties une filiation avec les loups.

Tourné à la frontière de la Mongolie-Intérieure et de la République Populaire de Mongolie, voici une magnifique odyssée à travers les plaines encore immaculées où les hommes et la nature vivent en osmose les uns avec les autres ; les paysages sont époustouflants et alternent avec les scènes animales dont certaines sont majestueuses.

Une histoire remplie de passion où chacun « a sa place » et où chacun doit rester « à sa place » qui laisse le spectateur pensif à la fin de la projection. La musique qui l’accompagne épouse parfaitement les scènes tout au long du film. Une belle réalisation, réussie à la fois sur le fond et sur la forme et qui a requis une logistique animale impressionnante : 200 chevaux, un millier de moutons, 25 loups dressés.

Un travail de cinéaste remarquable, alliant la technique à la maîtrise professionnelle de tous ; certaines scènes relèvent du défi. À noter qu’en Belgique, le film sortira uniquement en 2D, c’est d’ailleurs cette version que nous avons visionnée.

A propos Inès Bourgeois 37 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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