Le Chevalier d’Éon de Thierry Debroux au Théâtre Royal du Parc

Mise en scène de Daphné D’Heur avec Maroine Amimi, Julien Besure, Mickey Boccar, William Clobus, Didier Colfs, Laurence d’Amélio, Laurie Degand, Perrine Delers, Baptise Denuit, Fabien Finkels, Jonas Jans, Nicolas Janssens, Marc Laurent, Anthony Molina-Diaz, Petra Urbányi et Valentin Vanstechelman. Du jeudi 25 avril au samedi 25 mai au Théâtre Royal du Parc. Crédit photo Zvonock

Une forme de mystère entoure aujourd’hui encore le personnage du chevalier d’Éon, considéré comme un des espions les plus célèbres de l’Histoire. Personnalité aussi incroyable que fascinante, il n’est dès lors pas étonnant que ses différentes missions alimentent toujours et encore l’imagination. La pièce présentée au théâtre Royal du Parc jusqu’au 25 mai a été écrite par Thierry Debroux et est ici mise en scène nouvellement par Daphné D’Heur.

La pièce débute à la veille de la guerre de Sept Ans. Alors que le chevalier d’Éon est au service du roi Louis XV, il a pour mission de se rendre à Saint-Pétersbourg pour approcher la tsarine Élisabeth Petrovna dans le but que celle-ci s’allie à la France. Afin d’accomplir cette tâche discrètement, le Chevalier prend l’identité féminine d’une certaine Lia de Beaumont.

Dernière pièce de la saison du Théâtre du Parc et comédie de cape et d’épée, le chevalier d’Éon de Thierry Debroux nous emmène de Versailles à Saint-Pétersbourg à la rencontre d’intrigues royales et de personnages hauts en couleurs. En s’éloignant de représentations historiques classiques, une forme de modernité est insufflée à la pièce dont la mise en scène de Daphné D’Heur s’inspire « de l’esthétique de Marie-Antoinette de Sofia Coppola » et se joue « des codes de la bienséance à la française ».

Les prestations des (nombreux) jeunes comédiens qui prennent souvent le visage de différents personnages, à l’instar – a fortiori – du chevalier d’Éon lui-même, sont très convaincantes. Il en va de même en ce qui concerne le décor central « tournant », lequel permet de placer et disposer d’une multitude de lieux en un même espace, pourtant réduit, avec une grande rapidité. Celui-ci, ainsi que les costumes, bénéficient d’abondantes couleurs vives qui participent à l’ambiance de la pièce et lui confèrent même une appréciable teinte d’exubérance supplémentaire. Les péripéties d’espionnage atypiques et passionnantes du chevalier d’Éon qui nous sont données à voir s’accordent donc harmonieusement avec la galerie de personnages aux caractères diversifiés, aussi amusants qu’étonnants, qui nous sont présentés, mais aussi avec leurs costumes colorés et la mobilité du décor.

L’on suit avec grand intérêt et sans ennui les surprenantes aventures du Chevalier dont le rythme ne discontinue jamais, et l’on apprécie l’inventivité et le mélange de styles de la pièce, qui oscille entre comédie et historique. Toutefois, si le tout amuse majoritairement et que la pièce constitue somme toute un bon divertissement, l’humour de certaines répliques n’est cependant pas toujours des plus raffinés et peut même faire preuve d’une certaine lourdeur plutôt dommageable.