La mort roule en Audi de Kristian Bang Foss

auteur : Kristian Bang Foss
éditions : NIL
sortie : février 2015
genre : Road trip

Ces dernières années, le polar suédois a redonné ses lettres de noblesses au genre littéraire. On connaît ainsi les œuvres de Stieg Larson ou encore Camilla Lackberg qui firent le bonheur des lecteurs et d’un éditeur en particulier. Mais voilà, la littérature nordique regorge de talents et pas seulement en Suède. Voici donc un auteur danois, Kristian Bang Foss, qui nous livre son troisième roman : La Mort roule en Audi.

L’histoire raconte la rencontre entre Asger, un trentenaire qui vient de se faire virer de sa boîte de pub et est au fond du gouffre, et Waldemar, un homme en fauteuil qui recherche une personne pour l’assister dans son quotidien. Celui-ci a un projet fou : celui d’aller au fin fond du Maroc pour aller chercher un hypothétique guérisseur. Les voilà donc parti dans une fourgonnette Volkswagen lorsqu’une Audi noire fait irruption et semble vouloir les suivre de façon menaçante.

Si le titre de cette œuvre parait bien sombre, la couverture du roman, elle, laisse deviner l’intention de l’auteur : nous emmener dans une histoire rocambolesque, pleine de rebondissements avec des personnages attachants et le tout dans une ambiance hyper-réaliste.

A la lecture de ce bijoux, on devine aisément pourquoi ce livre a gagné l’European Prize for Littérature. Kristian Bang Foss a un don inné pour nous plonger dans un univers auquel on s’identifie de suite et nous emmener avec ses deux comparses dans cette aventure épique. Car oui, ce qui apparait d’abord comme un polar finit par ressembler plutôt à une aventure dans laquelle la tristesse initiale du récit fait place aux fou-rires qu’engendre cette vision grotesque de notre quotidien. Le côté décadent de ce personnage qui s’autodétruit, sa vision du monde et les situation abracadabrantes dans lesquelles Waldemar l’embarque, mettent le doigt sur les travers de la société danoise (qui finalement, est assez semblable à la nôtre).

Il y a, tout au long du récit, une humanité et un esprit critique vraiment pertinents. Au-delà de cet humour corrosif, Kristian Bang Foss réussi à nous faire réfléchir sur nous-même et sur le monde qui nous entoure.

La Mort roule en Audi est un bon coup de pied aux fesses de ceux qui pensent que la vie est morose et qui ont arrêté de rêver.

 

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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