La Main Heureuse par Duchazeau

Duchazeau

scénario & dessin : Duchazeau
éditions : Casterman
sortie : 13 mai 2015
genre : Franco-belge, autobiographie, road-trip

La Main Heureuse, c’est l’histoire de Frantz Duchazeau qui s’écria un jour : « Manu Chao, nous voilà ! » Car du haut de ses dix-sept ans, Duchazeau ne jurait déjà que par Manu Chao et la Mano Negra, alors pour rendre hommage à son idole de toujours, l’auteur de BD a décidé de chanter en images sa passion pour la musique et l’insouciance de la jeunesse, cette période de l’existence où la vie nous appartient, où il suffit de foncer tête baissée pour vivre ses rêves et ses délires jusqu’au bout.

Mais concrètement, qu’est-ce que ça donne ? Eh bien, tout commence avec Frantz et son ami Mike qui vivent du côté d’Angoulême. Un jour, Mike débarque chez Frantz surexcité : Manu Chao va se produire en concert à Bordeaux. C’est à une centaine de bornes de chez eux. Ils n’hésitent pas longtemps avant de s’y résoudre : c’est une opportunité à ne manquer sous aucun prétexte ! Le récit prend vite des allures de road trip juvénile. Les deux gamins, naïfs et mal organisés, vont tenter de parcourir la distance qui les sépare de leur rêve à mobylette. À deux sur leur mobylette de rien du tout, on imagine déjà le fiasco… Rapidement les éléments semblent se liguer contre eux pour contrecarrer leur projet, à tel point que l’on se demande s’ils arriveront au concert en temps et en heure…

Malgré la course contre la montre à laquelle les deux gamins se livrent, le suspense du récit n’est pas au rendez-vous, car il faut bien admettre que l’intrigue manque de piquant, et les péripéties successives ne sont pas d’une originalité à vous couper le souffle. Le trait de Frantz Duchazeau, quant à lui, reste fidèle à lui-même, dans la continuité de ce que l’on a connu avec Blackface Banjo : un dessin noir et blanc, dans l’ensemble assez sobre. Parfois, on pourrait croire que l’aspect visuel de l’œuvre est relégué au second plan, comme si l’esthétique n’était qu’un simple support à la narration. Dans ses œuvres précédentes, on n’y avait pas vu d’inconvénient, mais lorsque l’intrigue traîne des pieds, c’est une autre paire de manches !

En somme, si l’idée de traiter un tel sujet était louable – quoique délicate, sa concrétisation, quant à elle, n’est pas à la hauteur des espérances. Peut-être est-ce le revers de la médaille auquel il faut parfois s’attendre lorsqu’on s’attaque à une œuvre à caractère autobiographique…

A propos Ivan Sculier 67 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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