La Lucarne, bien plus qu’un festival sur le foot

Qui dit festival de cinéma, dit souvent films d’auteur dramatiques. Ce cliché, bien ancré dans les milieux populaires, éloigne souvent le public des rendez-vous cruciaux du cinéma hexagonal et mondial. Pourtant, les amateurs de salles obscures auraient tout à gagner à s’intéresser de plus près à certains festivals moins médiatisés, mais diablement intéressants.

C’est notamment le cas du festival La Lucarne. Ayant pris ses quartiers printaniers dans l’antre du Point Ephémère, lieu culturel de référence bénéficiant du paysage unique qu’offre le canal Saint-Martin, le festival a choisi de présenter une sélection de films entièrement dédiée au football. Une formule inédite en France qui enchante les amateurs du ballon rond depuis quatre années maintenant.

Pour autant, le festival se veut très éclectique dans ses choix. Pas question d’y entrevoir de manière exclusive les meilleurs coups francs de Cristiano Ronaldo ou les plus beaux coups de boule de Joey Barton. Loin d’éluder l’aspect ludique de ce sport collectif, les organisateurs de La Lucarne tentent de prouver qu’il existe un monde complexe gravitant autour du terrain.

C’est ainsi que les spectateurs pourront découvrir, du 22 au 24 avril prochain, des fictions et des documentaires à la thématique similaire, mais aux desseins bien distincts.

Pour commencer, la soirée du vendredi sera consacrée au documentaire de Mehdi Benhadj-Djilali intitulé The Offsiders. Dans celui-ci, les curieux pourront suivre le destin de footballeurs allemands sans contrat, rejoignant une équipe de chômeurs afin de trouver un club professionnel le plus rapidement possible.

La journée du samedi fera tout d’abord la part belle au film culte de Barry Skolnick, Mean Machine (avec Vinnie Jones et Jason Statham), avant de replonger les spectateurs dans deux documentaires très intéressants : Le Terrain et Istanbul United. Une nouvelle fois, pas question de passements de jambes et autres coups du sombrero, mais bien de comprendre le dur équilibre de la vie associative en banlieue parisienne et l’espoir des jeunes de percer un jour dans le sport pour devenir quelqu’un. D’autre part, le second documentaire expliquera le rôle crucial joué par les ultras des principaux clubs stambouliotes dans les révoltes de 2013.

Et pour finir, le dimanche sera 100% scandinave avec deux documentaires plus légers que la veille. Le premier, Les derniers prolétaires du football, racontera l’ascension prodigieuse du club de l’IFK Göteborg dans les années 80, un club d’amateurs se hissant au sommet du football européen grâce à un certain Sven-Göran Eriksson. L’occasion d’introduire le dernier film de cette édition, Danish Dynamite, narrant lui aussi un succès inattendu, celui de l’équipe du Danemark lors de la Coupe d’Europe 1992.

Et si tout cela ne vous a pas convaincu de venir faire un tour le week-end prochain sur le Quai de Valmy, nous ne pouvons que vous conseiller d’ouvrir une patinoire à curling.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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