La « Chapelle Sixtine de la Préhistoire » débarque en Belgique

Après le Canada et les États-Unis, l’exposition Lascaux sera au Cinquantenaire jusqu’au 15 mars 2015.
Au menu : copies inédites et contenu interactif pour toute la famille.

1940. Lascaux, Dordogne. A la recherche de son chien, Marcel Ravidat repère un étrange souterrain qu’il croit être un tunnel menant au château du village. Intrigués, lui et ses amis baroudeurs s’équipent de lampes et pénètrent dans le trou. Ils y découvrent des parois peintes couvertes de signes et d’animaux. L’Abbé Breuil (le « Pape de la Préhistoire »), arrive sur place quelques temps plus tard, et comprend qu’il est face à une des révélations archéologiques majeures du XXe siècle. La « Chapelle Sixtine de l’art pariétal » est dès lors visitée massivement : tout le monde veut admirer ses peintures exécutées par notre ancêtre, l’homme de Cro-Magnon, il y a 17 000 ans.

Cependant, un grand danger menace bientôt ces fresques. Du fait d’une présence humaine trop importante dans la cavité, son taux de CO2 augmente à toute allure. Les scientifiques remarquent alors l’apparition d’algues sur ses parois (maladie verte), puis de calcite (blanche) et enfin de champignons. Devant l’impossibilité d’enrayer le phénomène, les autorités ferment définitivement le site en 1963. On décide alors de construire une réplique de l’antre original. Depuis 1983, c’est Lascaux II qu’arpente le voyageur quand il se rend en Dordogne.

Mais comment initier le grand public à cet art sans le forcer à aller dans le sud-ouest de la France ? En amenant simplement la grotte dans les musées! C’est ainsi que la Lascaux International Exhibition nous présente une nouvelle série de reproductions réalisées à l’aide de techniques de pointe, en itinérance au Cinquantenaire.

Après plusieurs détours, cette exposition sera présente à Bruxelles jusqu’à la mi-mars. Même si l’ensemble ne ressemble en rien au parcours d’une véritable caverne, il l’anime grâce aux technologies visuelles les plus modernes. Le promeneur est ainsi projeté à l’intérieur du sanctuaire grâce à un film en 3D très efficace. De nombreux panneaux explicatifs traitent des origines et de l’historique de Lascaux. Des vidéos explicatives abordent diverses thématiques comme celle des signes ou de l’homme de Cro-Magnon.

Point culminant de l’exposition, les copies grandeur nature des murs nous plongent à l’intérieur même de l’anfractuosité. Et même si l’atmosphère manque de magie et d’authenticité, ce fac-similé a l’avantage de laisser apparaître les gravures difficilement perceptibles à l’œil nu grâce à un éclairage luminescent. Attention à éviter les jours d’affluence : l’entrée de la fausse grotte est limitée à 50 personnes.

Lascaux exhibition
© Lascaux International Exhibition

La partie exclusive sur le Paléolithique en Belgique, produite par les Musées Royaux d’Art et d’Histoire et le Musée des Sciences Naturelles, s’harmonise malheureusement mal avec le reste de l’exposition à cause de sa présentation archaïque, composée de simples panneaux et de quelques squelettes. On notera également l’absence d’explications sur les techniques utilisées par nos aïeuls et sur les différentes théories interprétatives de l’art préhistorique.

 

Plus d’infos:
Lascaux International Exhibition: http://www.lascaux-expo.fr/fr/
Musée du Cinquantenaire jusqu’au 15 mars 2015

A propos H. D. 12 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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