Kingsman : Le Cercle d’or, une suite dans la surenchère

Kingsman : Le Cercle d’or

de Matthew Vaughn

Action, Espionnage, Comédie

Avec Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong

Sorti le 27 septembre 2017

L’agence secrète Kingsman est devenue la cible d’une mystérieuse organisation appelée Le Cercle d’or. Lorsque cette dernière envoie une flopée de missiles sur les différents centres névralgiques de Kingsman, l’agence est largement décimée. Seuls le jeune Eggsy et l’ingénieux Merlin sont opérationnels. Et pour les aider dans leur contre-attaque, ils vont faire équipe avec une autre organisation bienveillante, Statesman, dont le siège est situé dans le Kentucky.

Deux ans après avoir dépoussiéré le film d’espionnage grâce à Kingsman : services secrets, Matthew Vaughn revient avec une suite intitulée Le Cercle d’or. Toutefois, si l’adaptation du comic book The Secret Service de Dave Gibbons et Mark Millar avait bluffé les spectateurs en 2015, il sera beaucoup plus difficile de les convaincre avec cette suite qui baigne constamment entre la surenchère et la redite, quitte à rendre l’histoire confuse voire indigeste. Alors que le monde s’étonnait jadis de voir Matthew Vaughn refuser de réaliser les suites de ses films – il a décliné les offres de réaliser les suites de Kick-Ass et X-Men : Le Commencement -, force est de constater que l’individu faisait preuve alors d’une lucidité exemplaire.

Une chose est certaine, Kingsman : Le Cercle d’or n’aurait jamais dû voir le jour. Même si, comme nous, les fans du premier opus l’attendaient du coin de l’oeil, il était presque évident que la sauce aurait eu beaucoup de mal à prendre une seconde fois, tant les surprises techniques et artistiques du premier volet avaient pris le spectateur à froid. Difficile en effet de réitérer cette fabuleuse scène du bar où Galahad (interprété par Colin Firth) flanque une raclée à une tribu de petites frappes ; difficile également de faire revivre au cinéphile cet instant aussi violent que jouissif où Galahad massacre les fidèles d’une église sans aucun état d’âme ; difficile enfin de dévoiler un meilleur méchant que Richmond Valentine (Samuel L. Jackson). Pour pouvoir faire mieux et encore surprendre, il fallait surenchérir. Ce que Matthew Vaughn a fait, mais de façon bien maladroite, versant ses héros en costume trois-pièces dans une parodie de l’histoire originelle.

Cependant, tout n’est pas à jeter dans cet opus. Visuellement, le résultat est époustouflant et Taron Egerton prouve, en portant l’entièreté du scénario sur ses épaules, qu’il est un excellent acteur. En outre, certaines scènes demeurent aussi second degré que dans le premier volet. Mais voilà, ce constat positif reste bien maigre face aux nombreuses carences scénaristiques parcourant le film de bout en bout et comblées maladroitement par des retournements de situation aussi légers qu’inutiles.

En résumé, Matthew Vaughn a choisi de doubler la mise… mais avait déjà dévoilé l’entièreté de son jeu au tour précédent. Dommage.

P.S. : la bande-annonce n’est pas un trailer, mais bien un spoiler. Vous êtes prévenus !

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

1 Rétrolien / Ping

  1. Avec « Argylle », le style Vaughn est-il déjà archaïque ?

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