Kaïras, boxe thaï et transsexuels à Pattaya

pattaya affiche

Pattaya

de Franck Gastambide

Comédie

Avec Franck Gastambide, Malik Bentalha, Anouar Toubali

Sorti le 24 février 2016

Franck Gastambide a réussi il y a 4 ans à faire une arrivée remarquée sur la scène cinématographique grâce au succès des Kaïra, adaptation de sa mini-série web Kaïra Shopping. La critique et le public ont suivi, il restait plus qu’à confirmer ce succès. Pour cela, on change les acteurs principaux, on prend d’autres guest stars et on envoie tout ce petit monde en Thaïlande. Les protagonistes ont changé de visages mais pas forcément de caractéristiques : deux amis et un nain, ça ne vous dit rien ? Du côté de l’histoire, Gastambide s’oriente vers la comédie américaine tout en gardant le côté kaïra des cités.

On suit les péripéties de Franck, un fan de Vin Diesel, quitté par sa nana. Son pote Krimo (Malik Bentalha), obsédé sexuel, tente de lui changer les idées en l’envoyant en vacances à Pattaya en Thaïlande. Pattaya est une station balnéaire à la mode pour les mecs des cités qui ne se font pas refuser l’entrée en boîte ou juger sur leur look et leur origine. Le hic ? Cela coûte cher mais Krimo a son idée : participer à un combat de boxe thaï entre nains. Cela tombe bien, dans leur immeuble, il y a un nain qui pourrait faire l’affaire, il suffit juste de le baratiner pour qu’il les accompagne et ainsi profiter de l’offre du Marocain (un mystérieux entraîneur de nains thaïs) : le combattant et ses entraîneurs auront le voyage offert. Evidemment, tout ne va pas se passer comme prévu !

Pattaya est difficile à estimer : on apprécie autant les bonnes idées que l’on s’indigne des lourdeurs montrées parfois à l’écran.

Gastambide réussit encore une fois à s’éloigner des comédies françaises habituelles et livre un tas de gags originaux et d’idées courageuses (sur la religion, etc.). La plupart des acteurs sont justes à l’instar d’un Ramzy Bedia bien plus sobre et bien moins Ramzy que d’habitude. Enfin, les parodies de télé-réalités sont truculentes (L’île de ken, Fat Island, etc.).

Le film tombe aussi dans des travers insupportables. Tout d’abord, le personnage de Gad Elmaleh : le Marocain. Hyper caricatural à l’inverse du reste du casting et son interprétation est une auto-parodie du personnage déjà vu mille fois dans ses sketchs. Nous ressortir une blague visuelle scato deux fois, symbolise aussi le problème de Gastambide à vouloir en faire trop dans l’humour et le fait qu’il n’arrive pas toujours à arrêter la surenchère (comme dans les blagues sur l’homosexualité et les transsexuels). Enfin, le parlé du film et son étiquette « wesh wesh kaïra » attirera peut-être une partie du public mais déroutera certainement d’autres spectateurs.

Si le film de Gastambide n’est pas totalement un échec, on retrouve plusieurs bonnes idées qui ont fait le succès des Kaïra. Mais à force d’enchaîner franches rigolades et gags ratés qui instaurent un certain malaise, Pattaya rate un peu ce qu’il aurait pu être : une bonne comédie trash loin des standards français actuels.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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