Juste avant la nuit : la nouvelle pérégrination contée de Jean Le Peltier

Au Théâtre de la Balsamine
Distribution  : Comédien/auteur  : Jean Le Peltier / Performeur  : Jan Rohwedder / Danseur  : Mohamed Boujara / Plasticiens  : Stephan Goldrajch et Magali Lefebvre / Light Designer  : Stine Hertel

Avec sa dernière création théâtre, Jean Le Peltier de la Compagnie Ives et Pony s’attaque à son terrain privilégié  : l’univers de la fable. Après son spectacle Vieil en 2014, ce comédien de formation et auteur de textes philosophiques contés entreprend un nouveau voyage et embarque le spectateur dans le récit de l’exploration infantile  : quatre enfants – à moins que ce ne soient des adultes ou des personnes qui n’existent pas – qui se côtoient sans se connaître se livrent à l’aventure des émois imaginaires de la fuite interdite. Entre surprises épiques et rencontres surréalistes, Jean Le Peltier tente de se frayer un chemin faussement naïf dans le cadre sans limite du rêve et du fantasme.

Accompagné pour l’occasion par trois autres artistes performeurs, au détour de quatre nationalités différentes, les situations s’enchaînent en saynètes et saccades. Il est question d’explorer en parallèle cette fugue collective et la poésie qui s’y glisse. Bien que la démarche ait par essence le goût attractif des métaphores douces, il est assez décevant de sentir s’installer, petit à petit, le manque de consistance. On a doucement l’impression que les comparses de l’auteur n’agissent qu’en subalterne et que leur présence dans cette histoire sert davantage à faire valoir qu’à asseoir la substance du texte.

N’allant pas jusqu’à affirmer qu’il s’agisse là d’une manière égocentrique détournée, on pourrait davantage sentir s’immiscer la maladresse du comédien solitaire qui s’essaie à l’initiative de groupe. D’ailleurs, la qualité de jeu et les tentatives plus ou moins concluantes de laisser s’intégrer l’audace dans les supports scéniques confirment bel et bien que Juste avant la nuit fait partie de ces créations qui partent d’un bon sentiment mais qui se perdent dans l’impression d’inachevé et de conclu sans force de relecture.

Il serait toutefois injustifié et malhonnête de dénigrer complètement cette création originale qui présente l’avantage majeur de vouloir intégrer l’innocence et le rêve au théâtre. Peut-être la naïveté lorsqu’elle est trop exploitée sur les planches perd peu à peu de sa tendre superbe.

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