Joe de David Gordon Green

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Joe

de David Gordon Green

Drame

Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler, Ronnie Gene Blevins, Heather Kafka

Sorti le 30 avril 2014

Joe Ransom, ancien taulard, travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit… il boit. Gary, 15 ans, recherche désespérément un job pour faire vivre sa famille. Lorsque Joe voit arriver Gary, il voit là l’occasion d’expier ses péchés et pour une fois dans sa vie, de devenir important pour quelqu’un.

Loin des blockbusters, loin des mièvreries ou des comédies de bas étage, nous avons ici droit à un drame noir, remarquable, au scénario bien ficelé et joué par de très bons acteurs.

L’histoire est basée sur le roman éponyme de Larry Brown. L’écrivain américain a été traduit chez Gallimard (Sale boulot, Joe, Père et fils, Fay entre autres). Une œuvre où apparaissent des paumés du Sud, qui se sentent abandonnés, perdus, rongés par l’ennui et la violence. L’auteur, avec une maîtrise totale de l’écriture, travaillant et retravaillant sans cesse ses écrits, nous a livré une œuvre dense. Bref, un auteur à (re)découvrir.

Le réalisateur David Gordon Green (Prince of Texas) a transposé son histoire dans une petite ville du Texas. Nous y retrouvons un Nicolas Cage en pleine réinsertion mais dont la maîtrise de soi laisse souvent à désirer.. surtout s’il a bu. En dehors de son travail, que peut-il espérer ? L’acteur, qui a touché aux films d’action, romances, polars, drames, voire aux comédies, nous livre ici un personnage rude, dont il faut saluer la justesse du jeu. La surprise est agréable et le talent crève l’écran.

Si on parle de talent que dire alors du jeune Tye Sheridan ? Il a déjà joué avec les plus grands et a enchaîné un rôle principal dans un film d’action, un rôle dramatique et un rôle de star dans une comédie réussie. Le jeune acteur a trouvé le tempo pour son rôle dans Joe, le jury de la Mostra de Venise ne s’est pas trompé en lui décernant le Prix Marcello-Mastroianni pour le meilleur espoir.

Enfin il faut citer le troisième rôle dans ce film : Gary Poulter. Un inconnu, et pour cause puisqu’il s’agit d’un SDF, trouvé par le réalisateur dont c’est l’habitude de chercher des anonymes pour des seconds rôles. Il sera Wade, le père de Gary, et apportera beaucoup au film. Hélas rattrapé par ses démons, il décède deux mois après le tournage. Le film lui est dédié.

Un film sobre, dont la tension est palpable à chaque instant, et où la violence contenue l’est de moins en moins. À voir.

A propos Philippe Chapelle 26 Articles
Journaliste du Suricate Magazine