Jeff Panacloc, une success story

La semaine dernière, Bruxelles accueillait l’un des humoristes les plus talentueux de sa génération, le dénommé Jeff Panacloc. Un talent d’autant plus remarquable qu’il allie la qualité d’écriture à la maitrise parfaite d’un art délicat : la ventriloquie.

Un art au départ très intimiste, limité aux cafés-théâtres ou aux émissions télévisées à l’instar du close-up en magie. De fait, tout le monde se souvient de Tatayet en Belgique ou de Fredy passant fréquemment à la télévision française dans les années 90. Si le premier cité était assez sage, c’était moins le cas du second, marionnette dévergondée à souhait.

Passé ces ventriloques, il faut avouer que la scène française manquait cruellement d’artistes de ce genre. C’est alors que Jeff Panacloc est arrivé avec Jean-Marc. La grande différence avec ses prédécesseurs, c’est son bagout, son irrévérence totale et son caractère frontal. Jean-Marc dit tout ce qu’il veut, tout ce qu’il lui passe par la tête et… ça marche.

Mais le fait de briser la censure, de contrer les tabous, ne permet pas pour autant de remplir les salles. Ce succès incroyable est dû également à une autre facette de ce personnage : il fait le show.

Et pour cause, Jeff n’est pas seulement le faire-valoir et le perroquet de Jean-Marc. C’est son partenaire de scène, celui qui lui permet de rebondir, celui qui le relance constamment dans sa perversité et qui le met dès lors dans une position forte et charismatique.

En outre, Jeff Panacloc a supprimé les temps morts inhérents aux spectacles de ventriloques. Le spectacle est là et il est vivant. Pas le temps de s’ennuyer, la machine est lancée à toute allure. Et, preuve du talent de cet homme de 28 ans seulement, Jean-Marc n’a pas besoin d’être sur scène pour que le show continue.

Bref, à l’instar d’un Jeff Dunham dont la réputation n’est plus à faire, Jeff Panacloc a assuré le spectacle pendant près de deux heures. Comme il l’a souligné lors de la représentation donnée devant un Cirque Royal plein à craquer : « 1600 personnes sont venues voir une peluche ! » et cela, ça force le respect.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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