Interstellar, attentes et influences

Le prochain film de Christopher Nolan, Interstellar, devrait sortir dans nos salles début novembre. Le réalisateur de la récente trilogie Batman fait monter les attentes en présentant un projet de film très ambitieux parlant de fin du monde et de conquête spatiale. Bien que ses films de super-héros soient aujourd’hui dans les esprits des jeunes spectateurs, n’oublions pas que Christopher Nolan a aussi réalisé d’autres films ayant reçu un avis favorable de la part du public : Memento (2000), Le Prestige (2006) et Inception (2010), pour ne citer qu’eux.

Maintenant, faut-il mettre tous nos espoirs dans Interstellar, au risque d’être déçus ? Revoyons ensemble ce que l’on sait de ce projet qui a réussi à garder la plupart de ses mystères.

À l’origine, ce film devait être réalisé par Steven Spielberg et produit par le géant américain Paramount Pictures. Le célébrissime réalisateur avait déjà confié l’écriture du scénario à Jonathan Nolan, le frère de Christopher. Mais Spielberg s’est ensuite retiré pour se consacrer à d’autres idées et le scénario est resté en hibernation pendant des années. Plus tard, Jonathan a proposé que son frère, qui entretemps avait été reconnu comme un des réalisateurs influents de cette génération, prenne la tête du projet. C’est au niveau des sociétés de production qu’il y a eu un souci, car c’était la Warner qui s’occupait de la plupart des films récents de Christopher Nolan et elle ne voulait pas laisser partir son poulain. Mais heureusement, un accord a été conclu entre Warner et Paramount, ce qui a permis de lancer la pré-production sans entraves.

Un certain secret est gardé autour du film et, en dehors de la bande-annonce, peu d’informations ont filtrées. Il ne fait, par contre, aucun doute qu’il s’agit d’un film très différent des précédentes œuvres de Nolan. Il semblerait que nous nous trouvions dans un futur proche où l’humanité envisage sa propre fin. Les ressources de la Terre sont en effet presque épuisées et l’avenir semble désespéré. L’espoir vient de la découverte d’un « trou de ver », qui relie deux points de notre univers, qui pourrait conduire à de nouvelles possibilités. Qui sait si une planète habitable ne se trouve pas de l’autre côté ? L’accent semble aussi avoir été mis sur les relations entre le héros, joué par Matthew McConaughey, et ses enfants qu’il abandonne sur terre pour tenter de sauver l’humanité.

Christopher Nolan a cité un certain nombre d’influences, car la conquête spatiale est un sujet qui a été exploité à l’infini par Hollywood. Il est heureux de constater que le réalisateur en soit conscient et utilise son film pour faire hommage à ce type de cinéma. On pense tout de suite à 2001, l’Odyssée de l’Espace (1968), qui a marqué plusieurs générations de réalisateurs depuis et qui reste l’une des meilleures représentations du voyage spatial de l’histoire du cinéma. Pour l’ambiance, Nolan cite aussi Blade Runner (1982), Alien (1979) et même Metropolis (1927) qui ont tous influencé la science-fiction à leur façon. Star Wars (1977) a aussi été cité, même on a du mal à imaginer que l’ambiance d’Interstellar se rapprochera de cette aventure fantastique.

Il est bien trop tôt pour dire si Interstellar pourra un jour prétendre concurrencer ces géants de la science-fiction. À ce niveau, on peut penser qu’il sera comparé à Gravity, qui a marqué récemment les amateurs d’épopées sous gravité zéro.

Utiliser un « trou de ver » pour ce genre de scénario n’est pas nouveau. Cette idée, qui se base sur les travaux d’Albert Einstein, a été exploitée dans de nombreuses séries, comme Star Trek, Stargate ou Babylone 5. De même, on a vu plusieurs perforations de notre espace-temps au cinéma, comme dans certains films Star Trek (encore lui), dans le remake de La Planète des Singes (2001) par Tim Burton ou encore dans le film d’horreur spatial Event Horizon – Le vaisseau de l’au-delà (1997).

Mais il semblerait que Christopher Nolan veuille approcher le concept du trou de ver de manière plutôt réaliste. Il a été aidé par un physicien, du nom de Kip Thorne, qui lui a permis de rester relativement crédible, même si fondamentalement personne ne sait ce qu’il se passe quand on traverse un trou de ver. Ces incertitudes seront peut-être exploitées par le scénario d’Interstellar, car on ne sait toujours pas si ce film sera plus dans la science ou plus dans la fiction.

Techniquement, le film a été tourné en IMAX, un format d’image de très haute qualité qui permet d’apprécier pleinement ce genre d’environnements. Cependant, en Belgique, une seule salle est capable de faire une projection IMAX. Cette salle du Kinepolis Bruxelles n’est presque plus exploitée depuis des années, à cause de sa faible rentabilité, et on ne sait pas encore si le film sera disponible dans sa plus haute résolution.

Musicalement parlant, le compositeur Hans Zimmer a été désigné pour composer la bande son. Le réalisateur lui a spécifiquement demandé de se réinventer et de faire une musique unique. Ceci est plutôt drôle, car la critique que l’on fait le plus souvent à Hans Zimmer est que toutes ses compositions se ressemblent.

Christopher Nolan a déjà prouvé plus d’une fois qu’il était capable de réaliser des films très impressionnants visuellement. Je ne doute pas que ce sera encore le cas pour Interstellar, mais il est impossible de dire aujourd’hui si ce film aura autant de qualités scénaristiques. On ne peut que l’espérer.

A propos Gilles Binot 16 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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