Intégrale de Chroniques Outremers de Bruno Le Floc’h

chroniques-outremers couverture

auteur : Bruno Le Floc’h
édition : Dargaud
date de sortie : 17 octobre 2014
genre : Aventure, guerre

Quel magnifique triptyque au accent de Corto Maltese.

Le dessin brouillon déroute au premier coup d’œil, il prend le dessus sur l’histoire. Puis doucement, la poésie violente du récit s’ancre en nous et la beauté des coups de crayon, des planches silencieuses et des couleurs nous sautent aux yeux. C’est un coup de cœur. C’est un cri de désespoir.

Chroniques Outremers fait partie de ces bande-dessinées qui parlent tellement bien aux émotions qu’on ne sait plus exprimer concrètement ce qui a tant ému, tant plu. Mais tentons l’exercice tout de même.

Parlons du dessin. Et du dessinateur et donc du coloriste et donc du scénariste parce qu’ils ne font qu’un en la personne de Bruno Le Floc’h. Au premier abord, on va regretter le manque de finesse dans les traits des personnages et dans les paysages. Un coup de crayon qui dérange a peine le temps d’une planche. Finalement, l’œil s’y habitue et apprécie le trait.

Pour souligner le dessin, un joli travail de couleur a été fait. Des tons pâles, peu de nuances, ce qui renforce la mélancolie et la poésie du scénario. Les cases aérées transmettent les embruns marins et servent parfaitement cette aventure maritime. La tension est palpable à chaque case, ce qui tient l’attention du lecteur.

Quant au scénario justement, sur fond de première Guerre Mondiale, au milieu de la Méditerranée, c’est une histoire de trahison mais surtout une histoire d’abandon et de retrouvaille. Si on peut largement parler de l’intrigue en avant plan, l’intrigue derrière l’intrigue ne peut être dévoilée. Bien que ce soit elle qui fasse tout le charme de l’ouvrage.

Le personnage centrale, Lino Tana, est le capitaine du cargo censé récupérer une cargaison d’armes que lui et son équipage doivent décharger en Turquie pour les Allemands. Mais ils jouent double jeu en étant plus ou moins de connivence avec des révolutionnaires mexicains. Méfiance et jeux de pouvoir font le ciment de la trame principale laissant le soin à la trame secondaire d’apporter l’émotion.

Cet intégral est un délice et surtout une occasion de se souvenir de la mort de Bruno Le Floc’h et de lui rendre hommage.

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