Il n’y a pas grand chose qui me révolte pour le moment : une expérience qui détonne !

De et avec Alexis Armengol, Ludovic Barth, Mathylde Demarez, Gabriel Gabrielle. Du 23  janvier au 10 février 2018 au Varia. Crédit photo Alice Piemme.

Trois frères se croisent dans un appartement. À demi-mot, ils évoquent des moments vécus ensemble : une fête à venir, une soirée passée, la fête des voisins… mais aussi la lumière du couloir qu’on oublie toujours d’éteindre. Difficile de parler de cette pièce sans trop en dire, tant l’effet de surprise compte dans sa construction. Avec Il n’y a pas grand chose qui me révolte pour le moment, on se retrouve immergé (à tous points de vue) dans un univers absurde et coloré. Les personnages nous font vivre une histoire farfelue dont on ne connaît ni le début, ni la fin. Les situations absurdes et burlesques s’enchaînent, comme autant de saynètes qui finissent par former un récit réjouissant et divertissant dans lequel on se laisse volontiers embarquer.

Les comédiens sont très bons, drôles, et on les suit sans difficulté dans cet étrange univers. On rigole, on frémit, on reste suspendu à leurs lèvres lorsque la vérité éclate – mais est-ce la vérité ? Qu’est-ce qui est réel, et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qui est acteur, qui est public ? Qui doit-on croire, à quoi peut-on s’attendre ? La pièce toute entière se joue de ces notions, oscillant sans cesse entre récit, méta-théâtre, et réalité.

La scénographie originale, le décor très présent, les costumes incongrus, surprennent, étonnent et détonnent. Un juste milieu est trouvé entre l’absurde et le récit : on ne sait pas où l’on va, mais l’on est pas perdu. Ce n’est pas du théâtre classique, ce n’est pas non plus du théâtre engagé. Ne vous y trompez pas, le titre n’a pas grand chose à voir avec le contenu. Exit ici les grandes réflexions sociales ou l’analyse des sentiments humains ; c’est une pièce à aller voir comme on irait voir un bon film d’action le dimanche soir.

OVNI théâtral à vivre comme une expérience plutôt que comme un spectacle, les collectifs Théâtre à cru et Clinic Orgasm Society réunis pour l’occasion font carton plein avec ce huis-clos sauvage et délicieux, à déguster au théâtre Varia jusqu’au 10 Février !