Hellfest 2015 : Chronique de 3 jours de bonheur dans l’enfer de Clisson (Partie 2)

Le lendemain, le réveil est rude mais la bonne humeur est là pour admirer Haken, un très bon groupe de progressif qui a su faire ses preuves au travers de diverses tournées avec quelques pointures du progressif. Les Butcher Babies auront aussi usé de leurs charmes pour attirer les foules.

Mais le groupe qui aura véritablement marqué le samedi par son énergie et la qualité de sa prestation restera sans nul doute The Answer!

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Les irlandais ont proposé une setlist infernal et Cormac Neeson a envoûté la foule de la mainstage qui s’est même assise à ses côtés, du jamais vu!

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C’est aussi le seul groupe à avoir proposé au public de venir boire un verre en leur compagnie après le show. Rares sont les artistes aussi généreux.

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La journée passe très vite. Pendant que Ace Frehley fait son show, un petit tour du domaine du Hellfest 2015. Nous n’avions pas couvert l’édition précédente du festival. Le changement est assez radical en comparaison à 2013.

Les scènes « secondaires » ont été nettement améliorées, ressemblant ainsi à des hangars bien pratiques pour s’abriter du soleil qui était particulièrement virulent cette année et non des tentes trop petites pour l’affluence de brutes au cœur tendre présentes tout au long du weekend.

L’ensemble du site s’est métamorphosé en gigantesque parc d’attractions avec une ville reconstituée à l’entrée et baptisée Hell City Square.

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On y trouve divers partenaires du Hellfest comme Marshall ou encore Dr. Martens qui proposaient des produits spéciaux à l’occasion du festival.

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Au stand Gibson, on pouvait tout simplement jouer sur les modèles de la marque légendaire. Un énorme magasin consacré au métal, l’Extreme Market, proposait divers albums, tshirts (dont la marque Hyraw dont beaucoup raffolent en ce moment).

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Une grande roue permettait d’avoir un point de vue exceptionnel sur le site. Beaucoup y faisaient la file jusque tard le soir. Pour les sportifs, une rampe de skateboard était installée non loin des bars.

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Bien entendu, ce serait un affront de ne pas consacrer un espace au Muscadet, nectar sacré de la région.
Situé à l’orée du bosquet, le Royaume du Muscadet a tout pour séduire. Loin de la foule et du bruit, les amateurs du Précieux peuvent y déguster quelques cris du coin au bar à vin ou se rassembler autour d’un tonneau pour discuter et passer du bon temps entre frères de cette grande famille du métal.

Il est important de noter la convivialité qui est omniprésente au Hellfest et qui fait que l’on s’y sent comme chez sois dès qu’on y met un pied. Pour avoir été pendant 13 ans de suite au célèbre festival de métal en Belgique, je peux vous assurer qu’il y a un monde de différences.

Certes, les affiches finissent par se ressembler (ce qui est assez logique pour deux festivals voisins se déroulant aux mêmes dates) mais l’essence même du festival est totalement différente.

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Outre les décors qui sont magnifiques, au Hellfest, il règne une ambiance de feu à chaque concert. Les gens bougent et n’hésitent pas à faire du crowdsurfing, des circle pit et autres wall of death du matin au soir. Chose impossible en Belgique puisque la foule est séparée en deux et que le crowdsurfing est tout simplement interdit! Une aberration!

Le gros problème (et même le problème majeur) en Belgique, c’est l’abus d’alcool. Chaque année, lors de votre arrivée au festival, vous croisez plusieurs ambulances qui transportent des festivaliers comateux parce qu’ils ont mal supporté cette course à l’alcool typique des crétins voulant se donner un genre. D’autres jouent à ce jeu après avoir franchis les portes du festival.Vous les repérez assez vite, en début d’après-midi. Ils commencent en commandant des plateaux remplis de bière qu’ils consommeront seuls et finiront couchés à-même le sol le restant du festival dans un état lymphatique.

Au prix des tickets aujourd’hui, ce n’est certainement pas la meilleure façon d’apprécier un tel festival. Et c’est une énorme différence au Hellfest. Certes, il y a de l’alcool, certes, certains sont bien joyeux. Mais pour ma part, parmi les milliers de festivaliers que j’ai croisé, aucun n’était dans l’état que je viens de vous décrire. Le fait est que chacun a son gobelet et ne repart pas avec dix bières à chaque passage au bar.

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Visiblement, le public du Hellfest s’amuse bien plus que celui de son voisin belge. Tout simplement parce qu’il a compris que pour véritablement faire la fête de façon intensive pendant trois jours, il fallait être en état de le faire. Pour le public belge, s’amuser, c’est juste être bourré. Et cela ne donne rien de bon au final.

De plus, en dehors de cette mentalité fort différente, on ne peut qu’admirer les décors métalliques des lieux. Que ce soit les stands merchandising, les bars ou autre espace VIP, ils sont véritablement de toute beauté et on voit que tout a été pensé de A à Z pour rendre l’ensemble le plus fonctionnel possible.

Autre nouveauté de cette édition (et non des moindres) le système de paiement CASHLESS. Fini de se trimballer avec sa monnaie, de paumer ses jetons lorsqu’on est trop bourré. Maintenant, une simple carte suffit à payer toutes les consommations sur place. (Bon, si vous la paumez quand même, c’est que vous n’êtes pas doués et là, on ne peut rien faire pour vous.) Le système est plus pratique et rapide. Seul bémol, il ne fonctionne pas avec les vendeurs de nourriture, ce qui fait que ce système n’est pas très cohérent, au fond. Peut-être qu’une négociation avec ceux-ci faciliterait les choses pour les prochaines éditions.

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Bref, avec toutes ces attractions et les divers concerts, le temps passe très vite. Le soir, les stands sont éclairés par des torches. Le feu donne une teinte et une atmosphère unique aux lieux et beaucoup aiment se rassembler autour du brasero situé près du bosquet.

Mais revenons à la programmation du samedi. Un point noir (et la principale erreur de cette edition): le passage de Body Count dans la scène de la Warzone. Certes, la capacité des scènes secondaires a été augmentée. Mais cela n’a visiblement pas suffit à contenir l’attroupement qui se dirigea vers la Warzone en cette après-midi du samedi. Il est évident que le groupe aurait davantage trouvé sa place sur une mainstage.

Cependant, comme l’a souligné Ben Barbaud, l’organisateur du festival lors de sa conférence de presse à l’issue du festival, il était matériellement impossible de faire autrement étant donné que les différentes scènes étaient déjà occupées et qu’aucun groupe sensé ne cèderait sa place à l’une des mainstages.
Beaucoup ne purent donc se rendre à ce show mais cela fut vite oublié car le reste de la soirée fut vraiment inoubliable!

Pour commencer, Slash et sa bande assurèrent un show d’exception. Myles Kennedy a prouvé une fois de plus qu’il était le partenaire idéal de l’homme coiffé de son haut-de-forme.

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Bien entendu, le public a eu droit à des tubes issus du répertoire solo et autres classiques des Guns N’ Roses.

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Mais aussi au fameux morceaux You Could Be Mine, issu de la B.O. du film Terminator 2, un très bon choix alors que le nouveau volet de la série vient de sortir.

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Plus tard, ce sera au tour des texans de ZZ Top de mettre le feu. On se souvient de leur passage en 2013 qui avait été assez peu remarqué. Le public ne semblait pas vraiment accrocher du fait que le genre était sans doute trop tranché par rapport au reste de la programmation ce jour-là.

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Cette fois, les trois légendes du blues-rock ont mis le feu et le public s’est vraiment régalé! On eut ainsi droit à quelques hits comme Gimme All Your Lovin, Legs ou encore Sharp Dressed Man.

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Mais aussi des titres que l’on avait moins l’habitude d’entendre comme My Head is In Mississippi ou encore cette formidable reprise de Foxy Lady, un très bel hommage à Hendrix.

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Les nouveaux morceaux comme Chartreuse ou I Gotsta Get Paid fonctionnent également très bien en live.

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Une prestation qui reste toujours marquante grâce au jeu de guitare du texan barbu et à la bonne ambiance qui règne toujours lors du passage du trio sur scène.

Passée cette heure de blues-rock, place à l’hétéroclisme musical le plus total avec Faith No More. De retour avec Sol Invictus, leur nouvel album depuis 18 ans, la bande de Mike Patton a assuré un show monumental. Faith No More, c’est ce groupe qui n’a jamais suivit les modes et a toujours brisé les barrières entre les genres musicaux. Et ils l’ont prouvé une fois de plus en interprétant des chansons très variée de leur répertoire. On eut droit ainsi à des chansons tantôt gravure comme The Gentle Art Of Making Enemies à quelques chansons jazzy comme Evidence. Mais les cocos sont passés maîtres dans l’art de l’autodérision et n’ont pas manqué de nous surprendre par un break soul dans Midlife Crisis qui en a surpris plus d’un. Une façon extrêmement efficace de revenir en puissance sur la fin du morceau.

Après cela? Et bien rien de moins que le clou de la soirée! Cette année, le Hellfest fêtait sa dixième édition. Les organisateurs avaient donc préparé un magnifique deu d’artifices rythmés au son de la musique.

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Un moment magique et impressionnant qui rassembla tout le monde autour de ces lumières colorées.

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Une très belle façon de fêter ensemble l’aboutissement d’une décennie de travail acharné pour mener à bien ce projet et en faire le plus gros festival de métal en France.

Ensuite, le public reparti vers les différentes scènes. Scorpions allait faire son show à la Mainstage. Mais pour ma part, j’étais bien plus tenté par le fameux trio Anversois de TRIGGERFINGER !

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Et je ne fus pas déçu ! Ruben Block, Mario Goossens et Monsieur Paul ont assuré l’un des meilleurs show du festival.

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L’ambiance était vraiment un cran au-dessus de bien des pointures qui s’étaient produites cette année. Pour en témoigner, il suffit de voir la vidéo ci-dessous.

Le trio belge sembla également aux anges à l’issu de ce show incroyable.

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Un souvenir qui marquera les esprits de ceux et celles qui ne les connaissaient pas encore.

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Pour les couche-tard, il y avait encore Marilyn Manson mais surtout Biohazard histoire de jumper un peu.

Pour lire le résumé de la première journée, cliquez ici.

Pour lire le résumé de la dernière journée, cliquez ici.

A propos Christophe Pauly 485 Articles
Journaliste et photographe du Suricate Magazine

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  1. Hellfest 2015 : Chronique de 3 jours de bonheur dans l’enfer de Clisson (Partie 1) • Le Suricate Magazine
  2. Hellfest 2015 : Chronique de 3 jours de bonheur dans l’enfer de Clisson (Partie 3) • Le Suricate Magazine

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