Hard de vivre de Carmen Bramly

Hard de vivre

auteur : Carmen Bramly
édition : JC Lattès
sortie : janvier 2015
genre : roman – littérature française

Ils sont six, entre seize et vingt-deux ans. Lors d’une fête, une jeune inconnue coiffée d’une perruque arc-en-ciel meurt d’une overdose sous leurs yeux. C’est une façon terrible de devenir ami. C’est une façon horrible d’entrer dans l’âge adulte.

Entre Sophie, la petite métisse qui n’a jamais vu sa mère, Johannes, le bel étudiant en psycho, et Pop, le fils de concierge aux aspirations littéraires, les choses deviennent d’autant plus compliquées que l’amitié vire peu à peu à l’histoire d’amour à trois.…Hard de vivre se déroule sur une année, pendant laquelle tout bascule, pour le meilleur comme pour le pire. La fille à la perruque arc-en-ciel les hante comme un cauchemar, comme un reproche. Errances, apprentissage à la dure, épreuves que seul un fol appétit de vivre permet de surmonter, c’est une Éducation sentimentale, une sorte de Jules et Jim, et ça se passe en 2014.

Si on peut sans conteste souligner le jeune âge de l’auteure (Carmen Bramly a 20 ans), Hard de vivre dépeint le quotidien (parfois plan-plan !) d’un groupe d’adolescents en route vers l’âge adulte. Si l’ensemble est fluide à la lecture la plupart du temps, l’auteure abuse quelque peu de la caricature pour définir ses personnages. On pense à Bethsabée, la camée de service qui a déjà expérimenté toutes les sortes de drogues et que plus personne ne peut ramener à la raison ; à Pop, l’écrivain de la bande semi-SDF et Johannes, l’étudiant en psychologie torturé et qui se fait lui-même suivre par une psychologue de manière hebdomadaire. Le propos et le style d’écriture, même s’ils demeurent agréables, en deviennent donc parfois agaçants, voire lassants. En bout de course, on ne parvient pas vraiment à s’attacher à ces personnages desquels on se sent éloigné en tous points, à quelques détails près. L’histoire, quant à elle, ne décolle pas vraiment et on se demande dès le départ comment l’auteur va réussir à faire interagir sur près de 300 pages six inconnus qui se sont rencontrés par hasard sur le lieu d’un drame…

En somme, Hard de vivre est un livre teinté de noirceur et de morbidité qui, si vous traversez une période à vide, ne vous aidera pas à retrouver le moral. Malgré des personnages à qui il manque une bonne dose de nuance et une histoire sans réel rebond, l’ensemble reste appréciable à lire. On attend tout de même le 4e livre de l’auteure qui sera, on l’espère, l’occasion de rédiger une critique plus positive.

A propos Annabelle Duaut 17 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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