Fifty Shades of Wobble, quel avenir pour la dubstep? Interview avec Flux Pavilion

Pour les amateurs de dubstep, le mot « Wobble » évoquera quelques souvenirs. Le « Wobble » ou « Wub » désigne le son de la basse, caractéristique de la dubstep.

La dubstep est née en Angleterre d’une mutation entre le UK Garage et le 2-Step. C’est un enfant de la ville et des musiques urbaines. Elle se nourrit des héritages du reggae, de la dub, de la jungle, de la drum n’bass ou encore du hip-hop. La dubstep est une musique reposant principalement sur les basses fréquences et des rythmes au tempo allant de 120 à 140 bpm.

Des djs s’attaquent à ce genre dès les années 2000. Il faut attendre l’année 2005 pour assister à une popularisation de la dubstep avec ses premiers grands protagonistes tels que Plastician, Caspa, Benga, Skream, Kode9.

Cette première génération propose une dubstep rappelant très fortement les rythmes de la dub. Dès 2008, une nouvelle génération se hisse et propose une dubstep plus rapide, plus agressive, empruntant le « drop » de la drum n’bass. Le principe du « drop » se base sur une partie introductive présentant un rythme qui s’accélère progressivement, et monte en intensité, jusqu’à ce qu’il atteigne son apogée, marque une légère pause, et surprend l’auditeur avec une résolution appelée le « drop ».

Le « drop » représente cet instant de suspense durant lequel l’auditeur est dans l’attente. Cette dubstep connaît son heure de gloire avec des artistes comme Skism, Excision ou Flux Pavilion.

Cet engouement attire des artistes très populaires comme Britney Spears qui décident de s’associer à des djs de dubstep. Cette popularisation se poursuit avec la montée en force de Skrillex qui métamorphose véritablement la scène dubstep. Pour certains, Skrillex aura participé à desservir la dubstep.

D’ailleurs, cette explosion fut la dernière que connu la dubstep. Depuis, le genre s’est peu à peu effacé au profit d’autres genres (comme le trap par exemple), jusqu’à presque disparaître des affiches de nos festivals cet été.

Quel est l’avenir de la dubstep ? Sommes-nous allés au bout de ce genre musical ? Pouvons-nous espérer un retour à une dubstep « oldschool » ? Une nouvelle mutation du genre est-elle en route ?

On assiste effectivement à un recyclage de la dubstep par des musiciens comme Jamie XX,  Flume ou Fakear qui n’hésitent pas à emprunter des éléments provenant de la dubstep afin de créer leurs propres sonorités originales.

C’est à l’occasion du festival Les Ardentes de Liège que j’ai eu l’occasion d’écouter le set de Flux Pavilion et de lui poser par la suite mes questions. J’avais au préalable écouté un mix que le jeune producteur avait récemment posté sur Soundcloud : 50 Shades of Wobble. Attirée par le titre évocateur, j’écoutai le mix qui me laissait présager un chouette live. Je ne fus pas déçue. Flux Pavilion nous a proposé un mix revenant clairement aux sources de la dubstep. Plutôt que de se laisser emporter par la très populaire vague du trap (comme Nero), il nous a régalé d’un mix revigorant, puisant dans la drum n’bass, dans une dubstep relativement « oldschool », dans son propre répertoire, avec notamment la très connue I Can’t Stop que tout amateur de dubstep sait fredonner, mais également dans le répertoire trap, etc.

Voici mon échange avec Flux Pavilion :

Vous êtes un producteur et DJ reconnu et vous êtes rapidement tournés vers la dubstep. Quelles ont été (et sont toujours) vos motivations ? Et pourquoi la dubstep ?

J’ai commencé à écrire de la dubstep parce que cette musique avait l’air nouvelle et différente. J’adore la musique électronique mais à ce moment-là, aucune ne me parlait autant que la dubstep.

Que pensez-vous de la musique trap? Certaines personnes pensent que le trap a participé à « tuer » la dubstep ? Quelle est votre opinion concernant ce constat?

J’adore/adorais le trap pour les mêmes raisons, et comme pour la dubstep, le genre existait déjà mais quelques producteurs ont repris les idées et en ont fais quelques choses de frais. Une idée peut-elle être tuée ?

J’ai lu un article qui stipulait: “dubstep is dead, long live dubstep”. Dans cet article, ils évoquent l’émergence d’une nouvelle vague dans la dubstep. Pensez-vous que c’est vrai et/ou possible?

Je pense que des nouvelles vagues de musique sont sans cesse en émergence et en déclin. Je m’en fiche complètement de ce que c’est et de comment ça s’appelle à partir du moment où c’est du bon son !!

J’ai assisté à votre concert pendant le Festival des Ardentes et j’ai vraiment bien aimé votre set. Ca faisait longtemps que je n’avais pas entendu un set aussi varié et riche, proposant différentes influences. Quels sont vos futurs projets ? Allez-vous poursuivre la dubstep ?

Ha, la dubstep a l’air de vous manquer ! Vous pouvez toujours aller écouter les vieux sons, eux sont toujours là !

J’ai un nouvel album qui sortira dans quelques mois et j’ai joué pas mal d’extraits dans mon set.

Je rechercherai toujours à jouer la musique qui me fait le plus vibrer!

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