FFS : Quand Franz Ferdinand rencontre les Sparks, la magie est au rendez-vous

Franz Ferdinand et les Sparks. Deux artistes, deux stars, deux univers particuliers.

Les quatre premiers sont beaux, Ecossais et ont bouleversé le monde du rock en 2004 en sortant un premier album d’une rare qualité. Les créateurs du tube planétaire Take Me Out n’ont par la suite pas toujours convaincu sur album. Par contre en live, leur réputation n’a jamais failli.

Les deux suivants sont Californiens, sont frères et vivent dans un monde parallèle. Ils ont connu la gloire en 1974 grâce à l’album de glam-rock totalement barré Kimono My House. Par la suite, Russel  le séduisant et Ron le croque-mort ont expérimenté pas mal de choses, connaissant à nouveau le succès avec des sonorités plus électro (merci Giorgio Moroder) en 1979, année de sortie de N° 1 in Heaven.

FFS est le résultat de l’entente de ces deux monstres. A priori improbable, leur rencontre s’est faite quelque part dans les années 2000. Les membres de Franz Ferdinand étant fans des Sparks depuis de longues années, ils se promettent de composer ensemble. Ce n’est pourtant que des années plus tard, en 2015, que le fruit de leur union voit le jour.

Sorti le 9 juin, l’album éponyme est un objet indéfinissable, hybride parfait de ce qu’ont pu proposer les deux groupes. Beau dans sa bizarrerie, sophistiqué dans sa joyeuseté, FFS a réussi là ou beaucoup de collaborations ont échouée : sortir un album qui regroupe le meilleur des deux groupes.

Ce succès est en grande partie due au fait que les Sparks et Franz Ferdinand n’ont pas que collaboré justement, ils ont réussi à fusionner, à proposer quelque chose qui sonne à la fois nouveau, tout en rappelant furieusement ce que chacun faisait avant la rencontre.

Mélangeant glam rock, synth pop, électro, art-rock, FFS est un album complet. Plus joyeux que déprimant (sauf peut-être le morceau Little Guy From The Suburbs), des tubes comme Johnny Delusional, Piss Off ou Police Encounters sont de véritables pépites de bonne humeur.

Pourtant, cet opus n’a pas fait que des heureux, une frange des fans de Franz Ferdinand s’interrogeant sur cet étrange objet. Ces interrogations et ces critiques, nous les avons également entendues lors du concert que donnait FFS à l’AB le 24 juin dernier. Et oui, le Suricate a réussi à se faufiler dans la foule très hétéroclite de ce concert archi-complet.

Que dire du spectacle ? Si ce n’est que le show se transforma rapidement en grande fête dansante et chantante au plus grand bonheur du public présent. Ou plutôt, au plus grand bonheur du public qui avait compris qu’il s’agissait d’un concert de FFS. et non pas d’un concert de Franz Ferdinand. «  Trop nul, ils n’ont joué que trois titres de F.F. » Et oui mon ami, ta vie est injuste, mais renseigne-toi un peu plus avant d’acheter un ticket de concert.

Soit, revenons-en au show qui nous laissa une impression tout aussi bonne que l’album. Visiblement très heureux d’être là (On a même vu sourire Ron, c’est vous dire), l’alchimie fonctionna à nouveau à merveille sur scène.

Le mélange entre la voix de fausset de Russel Mael et la voix grave d’Alex Kapranos était juste impeccable. Quasi sans temps mort, l’enchainement entre les différents titres de FFS, des Sparks et de Franz Ferdinand était juste magnifiquement préparé.

Le show se termina par le trio gagnant : This Town, Take me out et Piss off, avant de nous anéantir avec Police Encounters en rappel

Que ce soit sur album ou sur scène, les deux groupes ont réussi leur pari : proposer quelque chose de bon, de nouveau, tout en gardant leurs influences respectives. Une vrai réussite que nous vous encourageons plus que vivement à découvrir.

Pour les chanceux qui seront présents au Pukkelpop, ne manquez pas l’occasion d’aller voir le spectacle.

A propos Julien Sterckx 125 Articles
Mais tu dis Que le bonheur est irréductible Et je dis Et il dit Que ton espoir n´est pas si désespéré A condition d´analyser Que l´absolu ne doit pas être Annihiler Par l´illusoire précarité De nos amours Destitué(e)s Et vice et versa

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