Rabo de Peixe
de Joachim Pinto et Nuno Leonel
Documentaire
Présenté dans le cadre du festival Filmer à tout prix
Ayant réalisé un reportage télévisuel sur la pêche artisanale dans l’archipel des Açores, Joachim Pinto et Nuno Leonel retournent un an plus tard sur le lieu du tournage, à Rabo de Peixe.
Dans cet endroit isolé de tout et en proie à l’industrialisation intensive, les deux réalisateurs tentent de préserver la mémoire d’une culture qui s’efface. Ils y filment la vie des pêcheurs mais aussi la leur, en exploitant toute la dimension intime d’un homme face à son destin.
Le film comprend, dans un premier temps, toute la partie du reportage télévisuel qui a été remonté pour les besoins du film. Les enjeux socio-économiques sont très vite narrés, en off, par la voix distante et monocorde de Joachim Pinto, jusqu’à ce que celui-ci nous annonce sa décision de revenir tourner à Rabo de Peixe.
À partir de là, le film vire dans un tout autre bord où Joachim Pinto et Nuno Leonel dévoilent leurs intentions, espérances, craintes mais aussi le combat de Joachim Pinto contre l’hépatite C. De manière très ponctuelle, ils intègrent leur parcours à celui des pêcheurs, sans pathos ni héroïsme malvenu. C’est ainsi que l’on suit les différentes vies d’Artur, de Pedro et de Manuel.
Toute la culture et le folklore de Rabo de Peixe sont mis à l’honneur : les deux réalisateurs se fondent littéralement dans le paysage pour pouvoir s’en imprégner le plus justement possible. Ils resteront sur l’île pendant deux ans pour arriver au bout de ce documentaire.
Même si la voix off est parfois trop illustrative et que le film devrait davantage faire confiance à sa matière, on ne peut que féliciter Joachim Pinto et son compagnon pour leur investissement et leur immersion. Le résultat donne un film très réussi, un côté homemade qui est loin d’être nombriliste, et où la pêche a encore quelque chose à nous apprendre.
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