Europeana, une chronique du 20ème siècle contée par Anne-Marie Loop

De Patrik Ourednik, mise en scène de Virginie Thirion avec Anne-Marie Loop. Du 20 septembre au 7 octobre 2017 au Théâtre des Martyrs.

La pièce a déjà été vue par notre magazine en 2015 alors qu’elle était jouée au Tanneurs. Si notre journaliste approfondit les différences entre le livre original (de Patrik Ourednik) et l’adaptation sur scène, recentrons-nous plus spécifiquement sur la représentation découverte il y a quelques jours au Théâtre des Martyrs.

Europeana est un récit reprenant les différents événements, expériences, théories et avancées scientifiques qui ont fait le 20ème siècle. C’est aussi une analyse des conséquences et l’influence que ce siècle a sur nous à l’heure actuelle. On y parle des guerres, de l’émancipation de la femme, des théories scientifiques foireuses (l’eugénisme par exemple), le bug de l’an 2000, mai 68, etc.

La première mission réalisée par Virginie Thirion et Anne-Marie Loop est de faire de ce texte, au départ un véritable essai stylistique, une histoire assez passionnante pour tenir en éveil pendant 1h20 un public souvent exigeant. Pour cela, exit les effets de style, la comédienne et la metteuse en scène se focalise sur les mots et le message humaniste du texte. Si sa construction semble brouillonne et déstructurée, on ne peut s’empêcher de penser à quelqu’un voulant partage tout haut, ses réflexions personnelles.

La deuxième mission est de rendre ce monologue vivant. Pour cela, les deux femmes sont prêtes à tout pour arriver à leurs fins : illustrer les situations grâce à quelques accessoires ou à de subtils changement de costumes, utiliser l’audio et la vidéo pour compléter le discours, mettre l’actrice en permanence en mouvement pour garder l’attention du spectateur, amadouer l’assemblée en plaçant un chien au côté de l’actrice et bien sûr profiter des talents de conteuse d’Anne-Marie Loop.

Finalement, dans Europeana, il y a à boire et à manger. D’une part, on est captivé par la voix et l’interprétation du texte qui semble tout droit sorti des pensées d’une Anne-Marie Loop époustouflante. D’autre part, on est perplexe quand aux moyens utilisés pour arriver au résultat, l’utilisation de l’espace et des accessoires (ou même du chien) frôle parfois l’inutilité. Pourtant, le spectacle ne souffre d’aucune longueurs et on ne s’ennuie pas une seconde : n’est-ce pas finalement le plus important ?

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine