Un drôle de père aux Galeries

Texte de Bernard Slade, mise en scène d’Alexis Goslain avec Pascal Racan, Michel Poncelet, Eléonore Peltier, Robin Van Dyck, Angélique Leleux, Catherine Claeys et Rosalia Cuevas

Du 19 septembre au 12 octobre à 20h15 (15h le dimanche) au Théâtr Royal des Galeries

La cloche sonne, le public rentre dans salle à petit pas et prend place dans l’écrin rouge du Théâtre Royal des Galeries. Le 17 septembre, c’était la première d’Un drôle de père, une pièce du canadien Bernard Slade adaptée par Gérald Sibleyras.

Ancien scribouillard ayant préféré les show télé à l’ermitage de l’écriture, François Garnier est un amuseur public qui se rit de tout. Même de son fils, avec qui il tente pourtant de retisser les liens. Aux antipodes de ce père « absolument naturel », Christophe est un jeune homme d’un sérieux monastique qui ignore tout du verbe « s’amuser ». Lorsque père et fils conviennent de rattraper le temps perdu, c’est presque un choc culturel. Incompréhension, reproches, sentiments non-dits : la médiation de l’ex-femme et mère, de l’ami, du médecin, de la petite amie et de l’ancienne maîtresse ne sera pas de trop. C’est que le temps presse peut-être plus qu’il n’y paraît. Et puis, il y a l’anniversaire tant attendu de François où chacun devra participer…

La légèreté est le maître mot de la pièce. C’est la qualité maîtresse de François, ce que Christophe apprend à développer, ce qu’apportent les autres personnages, et ce qui plaît au public. Mais Un drôle de père est également suffisamment mélodramatique pour émouvoir sans faire pleurer dans les chaumières. Car dans la salle, le rire et les sourires l’emportent dès le début sans qu’aucune baisse de régime ne démente cet acquis. L’histoire est amenée avec une telle aisance, que l’on a presque l’impression de se divertir devant un feel-good movie. La fin est une réussite : par un jeu de mise en abîme, elle brise le quatrième mur et ravit le public.

La drôlerie et le « je m’en foutisme » sarcastique de François Garnier semblent d’un tel naturel que l’on hésite entre le jeu d’acteur parfaitement maîtrisé ou l’humour inné du comédien Pascal Racan. Si ce dernier porte l’ensemble de la pièce sur ses épaules, ses interlocuteurs ne déméritent pas. Robin Van Dyck décoince peu à peu son personnage sans se démonter face à un paternel réputé si formidable. Il est aidé en cela par sa petite amie, Chloé, la charmante étourdie jouée par Eléonore Peltier. Dans le rôle de l’ex-femme et de la mère, Rosalia Cuevas apporte indéniablement une note « glamour » à la pièce, même si la nostalgie nihiliste de son personnage est parfois agaçante.

On ressort d’Un drôle de père satisfait, souriant, avec comme une envie de boire quelque chose de léger… Et pourquoi pas des bulles ?

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