Le Dragon d’or au Petit Varia et à l’Atelier 210

de Roland Schimmelpfennig

Mise en scène : Sofia Betz avec Sandrine Bastin, Vincent Minne, Pierre Sartenaer, Candy Saulnier, Baptiste Sornin

Du 25 mars au 5 avril 2014 au Petit Varia
Du 22 avril au 3 mai 2014
à L’Atelier 210

Jusqu’au samedi 05 avril se joue la pièce « Dragon d’Or » au Petit Varia d’Ixelles et du 22 avril au 3 mai à L’Atelier 210. Plus une histoire contée qu’une pièce jouée, ce spectacle apporte néanmoins un jeu d’acteur bien particulier sur une scène bien particulière. À l’image d’un labyrinthe aux airs d’escaliers de Penrose, la scénographie place les acteurs au sein de ce qui semble presque être des dimensions parallèles. Les comédiens jouent les uns avec les autres, le geste volant dans la salle d’un personnage à l’autre.

À l’image de l’espace du décor, l’histoire est multiple. C’est en tout 17 rôles qu’interprètent à eux-seuls les cinq acteurs de la pièce. Au c?ur de celle-ci, les cuisines du restaurant Jap-Thaï-Viêt « Le Dragon d’Or » et l’histoire personnelle d’un jeune chinois, immigré clandestin, souffrant d’une rage de dent abominable. Le récit de ce jeune homme fraîchement débarqué se frotte à l’histoire des autres habitants de l’immeuble. La dent, elle finit dans une soupe qui, elle-même, finit à une table. À cette table, les voisines du dessus, hôtesses de l’aire, une blonde, une brune. Mais elles ne sont pas les seules…Des couples, des légendes et la tradition s’entrechoquent au sein de ce spectacle.

Au travers de cette pièce où l’on rit ouvertement, la metteuse en scène Sofia Betz dresse au fond un tableau fort peu joyeux de la nature humaine. Les personnages si étroitement proches « géographiquement » sont si distants les uns des autres que leurs histoires ne se marient que dans l’art du détail. La pièce nous renvoie, intransigeante, à notre propre quotidien, à notre propre voisinage, à notre propre condition. Comme dans les escaliers de Penrose, il ne semble jamais possible d’atteindre réellement son but, la distance s’agrandissant sans cesse entre nous et l’autre.

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